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L'hypothèse d'un sursis de deux ans accordé à France Télévisions avant la suppression complète de la publicité ravive la guerre des chaînes. Dans une interview aux Echos, le 14 septembre, le PDG de TF1, Nonce Paolini, est monté au créneau en présentant son cahier de doléances: suppression de la taxe en faveur de France Télévisions (déjà rabotée de 3% à 0,75% sur le chiffre d'affaires publicitaire des chaînes privées jusqu'en 2012), bannissement de tout parrainage après 20 heures (en hausse de 33% en recettes brutes depuis le début de l'année, selon TF1), limitation de la durée de la publicité en journée…

A l'en croire, depuis le 1er janvier 2010, cette dernière a en effet progressé de 51% sur les antennes publiques, contre +12% sur TF1 et +21% pour M6. Plus grave, le patron de la Une accuse le groupe public de «dumping» au prétexte qu'il vendrait le point d'audience 60% moins cher que celui des chaînes privées. En fait, Nonce Paolini prend acte d'une réalité: il ne croit pas à l'idée d'un moratoire. «Je suis convaincu que cette situation va s'installer durablement», dit-il. Plutôt que de jouer la carte politique en demandant à Nicolas Sarkozy de ne pas se contenter d'une demi-réforme, le patron présente sa facture.

L'Etat, il est vrai, n'avait envisagé jusqu'à présent que des compensations, sous forme de limitation du parrainage et de rétrocession au Trésor d'une part des recettes en surplus. Et Gérard Noël, vice-président de l'Union des annonceurs, ne se prononce-t-il pas en faveur d'un maintien de la publicité à la fin 2011: «70% des annonceurs de France Télévisions sont restés en journée, rappelle-t-il, il ne faut pas réduire leur liberté d'investir. Il y a notamment des PME qui veulent toucher des cibles à un coût intéressant.»

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