Depuis le 14 septembre, Google vend aux enchères, avec ses mots clés, des marques protégées. Pourquoi l'UDA s'y oppose-t-elle?
Gérard Noël. Beaucoup d'annonceurs sont très inquiets des dérives possibles de cette possibilité de se faire acheter leur marque. D'une part, car la propriété de leur marque leur échappe. Ensuite, car il peut y avoir de la vente de contrefaçons. On peut imaginer aussi des intermédiaires qui s'immiscent dans un réseau de distribution et revendent des chambres d'hôtel, par exemple.
Pensez-vous pouvoir infléchir Google?
G.N. Ne faisons pas d'angélisme. C'est une stratégie mondiale que Google étend à tous les pays d'Europe. Mais nous allons rencontrer la semaine prochaine sa direction juridique. Nous leur proposons de mettre en place un système à priori [où l'on pourra s'opposer à la commercialisation de sa marque par Adwords], un peu à la façon de la liste Robinson qui exclut certains consommateurs du marketing direct. Il y a déjà du contentieux avec LVMH, en cassation après un arrêt de la Cour de justice européenne. Et on attend un avis de l'Autorité de la concurrence sur Google. Notre position peut être entendue.
Vous incitez aussi à un sursis de deux ans, à la fin 2011, avant la suppression de la publicité sur France Télévisions…
G.N. Oui, du point professionnel, ce serait une bonne décision. 70% des annonceurs de France Télévisions sont restés en journée. Il ne faut pas réduire leur liberté d'investir. Il y a notamment des PME qui veulent toucher des cibles à un coût intéressant.