Le lancement, le 5 juillet, du site Pluzz.fr de France Télévisions est sans doute l'un des derniers actes du mandat de Patrick de Carolis. Selon Philippe Delœuvre, directeur du marketing stratégique du groupe, cette offre de télévision de rattrapage centralisée correspond à une tendance lourde: l'Idate estime en effet que la consommation de contenus dématérialisés va croître de 1h15 quotidiennement entre 2008 et 2013. JT, magazines, fictions sont donc désormais rassemblés pendant sept jours sur un portail vidéo unique, après avoir été dispersés sur plusieurs sites du groupe. Baptisée Pluzz par l'agence Bessis et dotée d'une campagne astucieuse signée Dream On, l'offre vise à surfer sur le buzz propre à Internet en répondant à deux usages distincts: le visionnage en léger différé d'un programme manqué et la consommation le lendemain, ou le surlendemain, d'une émission qui a fait parler d'elle… Des comportements qui ne peuvent que gagner en puissance avec le développement prochain de la télévision connectée.
Financé par la publicité
En 2010 déjà, selon une étude MEC (Mediaedge-CIA) et Group M, 76% des internautes en France ont eu recours à la télévision de rattrapage au cours des trente derniers jours, contre 52% en 2008. De quinze millions de vidéos vues par an, France Télévisions espère doubler cette audience en proposant 72 heures de vidéos en ligne. L'offre de programmes de sport, de séries américaines et surtout de films – jugés «non identitaires» – sera, dans l'avenir, très limitée en raison de problématiques d'achat de droits. Financé par la publicité, Pluzz a vocation à être distribué sur toutes les plate-formes, y compris l'Ipad, après la fin de l'accord d'exclusivité de France Télévisions chez Orange. Un accord a d'ores et déjà été signé avec Free. Il entrera en vigueur en septembre.