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Le défilé du 14 juillet est un événement majeur pour TF1 et France 2. Les deux chaînes se donnent les moyens de ne pas rater cette manifestation qui ne laisse aucune place à l'imprécision dans les commentaires.

TF1, au rapport! Cette année, c'est au tour de la Une d'assurer la production du défilé du 14 juillet. L'an prochain, suivant une règle non écrite d'alternance, ce sera à France 2. Mais, comme tous les ans, les deux chaînes diffuseront le défilé, qui devrait une nouvelle fois rassembler 6 à 7 millions de téléspectateurs, dont les deux tiers sur TF1. Pour Jean-Claude Narcy, c'est un rendez-vous incontournable. Le journaliste de TF1 en sera à sa dix-huitième édition! «C'est davantage que Léon Zitrone, à qui j'ai succédé, indique-t-il fièrement. En dehors du sport, le défilé du 14 juillet est l'un des deux événements majeurs de l'année, avec le spectacle des Enfoirés.» Dans un genre tout de même assez différent…

Pour ce rendez-vous annuel, TF1 et France 2 mettent les petits plats dans les grands, même si leur cahier des charges ne leur impose rien en la matière. «Il s'agit d'un vrai spectacle audiovisuel, confirme Jean-Claude Narcy. Les militaires ont compris que cet événement n'était pas réservé aux spectateurs des Champs-Élysées [au nombre de 90 000]. Aujourd'hui, c'est le téléspectateur qui entre dans le défilé.» Une sensation rendue possible par de nombreuses caméras embarquées à bord d'hélicoptères, d'avions, d'engins blindés, de véhicules légers, et même installées sur les épaulettes de militaires pour suivre les troupes en cadence. Aucun civil n'étant admis dans le défilé, ces dispositifs sont mis en place par les services audiovisuels des armées.

Plusieurs semaines de préparation

Une trentaine de caméras sont installées tout au long des Champs-Élysées, de la place de l'Étoile à celle de la Concorde, et dans la tribune présidentielle où prennent place les commentateurs. TF1 et France 2 ajoutent chacune une dizaine de caméras pour habiller leurs retransmissions. Le «signal international», dont le coût de production ne dépasserait pas 400 000 euros, est à la charge de la télévision productrice – TF1 pour l'édition 2010, donc. Particularité de cette année: le signal est destiné aux télévisions africaines, car le Continent noir est à l'honneur à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de 14 pays. Quant à la presse écrite, 1 500 journalistes ont été accrédités, la plupart pour des titres de la presse régionale.

«Un défilé du 14 juillet ne supporte pas l'improvisation, affirme Pascal Richard, rédacteur en chef des événements chez France Télévisions. C'est de l'information, et nous sommes mobilisés plusieurs semaines à l'avance. Il faut être très précis dans les commentaires sur le matériel ou les troupes. Ce n'est pas un divertissement. C'est le rendez-vous annuel des Français avec leur armée.» Les légionnaires, les saint-cyriens ou les pompiers ne seront pas les seules vedettes. Un hommage sera rendu aux troupes d'Afghanistan et aux sauveteurs envoyés en Haïti ou dans le Var après les inondations.

Pour autant, le défilé n'est pas considéré comme une opération de promotion pour la Défense nationale. «Je ne pense pas que ce type de programme donne naissance à des vocations», estime Jean-Claude Narcy. Tout est pourtant fait pour embellir l'événement. Il a été le premier rendez-vous non-sportif à être produit en haute définition en direct. Cette année, des essais en 3D sont même envisagés. Histoire de donner un peu de relief à la fête nationale, car la traditionnelle «garden party» de l'Élysée, qui le suivait, a été annulée. Ainsi que la traditionnelle interview du président de la République. Économies obligent…

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