Ça passe ou ça casse. Le lancement de la radio numérique terrestre (RNT), dont les retards s'accumulent, est une nouvelle fois remis à plat. Après que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a demandé au gouvernement de clarifier sa position sur le projet de la radio du futur, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Économie numérique, ont confié le sort du projet à l'ancien directeur de France Culture, David Kessler. Il rendra ses conclusions à la fin du mois de novembre 2010.
Sa lettre de mission lui demande de plancher notamment sur l'épineuse question du modèle économique de la RNT. «Toutes les options sont ouvertes, y compris celle de la norme», a martelé Nathalie Kosciusko-Morizet.
Dernière fenêtre de tir
Décriée pour son coût trop élevé, la radio du futur s'est mise à dos un certain nombre de stations privées, qui rechignent à financer un projet dont les avantages (meilleure qualité de son, fréquence unique, données associées et couverture nationale pour les stations) restent faibles d'un point de vue commercial. «Il n'y a pas un seul pays ou la radio numérique fonctionne. Cela double nos coûts de diffusion et n'apporte pas un auditeur en plus», taclait Jean-Paul Baudecroux, PDG de NRJ Group, à l'occasion d'un déjeuner de presse le 1er juillet.
Cette nouvelle mission semble toutefois la dernière fenêtre de tir pour sortir le projet de l'impasse. En 2009, une première mission sur la RNT avait été confiée à Marc Tessier, ancien président de France Télévisions. Son rapport fustigeait alors l'absence de modèle économique.
«Mon objectif n'est pas de faire doublon avec la mission Tessier, mais d'écouter l'ensemble des opérateurs, d'identifier les points de conciliation de désaccord, puis de faire des propositions», a pour sa part affirmé David Kessler.
