L'histoire a un triste goût de déjà-vu pour TF1. En 2002, l'équipe de France, alors championne du monde en titre, avait été sortie du Mondial dès la phase de qualification. La Une avait alors avoué une perte de près de 20 millions d'euros, sur un coût global de 68 millions d'euros. En 2010, la note sera plus salée. Sortis par la petite porte, les joueurs de l'équipe de France laisseront à TF1 une ardoise sèche proche de 40 millions d'euros. C'est le résultat de la différence entre les recettes commerciales générées par les écrans publicitaires encadrant et coupant les programmes de la Coupe du monde, soit, au mieux, 50 millions d'euros nets selon nos estimations (52 millions d'euros selon Reload), et les 87 millions d'euros de droits payés (hors frais techniques).
Levier d'image
Toutefois, chez TF1, on reste serein. Pour deux raisons. D'une part, l'échec des Bleus avait été anticipé. «Nous n'avions pas intégré dans nos perspectives économiques une qualification pour les huitièmes de finale», affirme Frédéric Ivernel, directeur de la communication de TF1. La chaîne avait donc prévu un déficit maximum qui aurait été réduit grâce à un meilleur parcours des Français. De plus, TF1 a serré les boulons. Quand la chaîne a diffusé 24 matchs lors de l'édition 2006 pour 108 millions d'euros, elle a programmé trois matchs de plus cette année pour 21 millions d'euros de moins.
D'autre part, la force d'une Coupe du monde tire l'ensemble de l'antenne. «Les matchs ne sont pas les seuls à générer une forte audience. Les magazines et les journaux battent aussi des records», explique Frédéric Ivernel.
Enfin, même avec la France en finale, la Coupe du monde aurait été source de pertes pour TF1. Les grands événement sportifs ne sont pas des programmes rentables pour les chaînes, mais des leviers d'image. Ils permettent ainsi à TF1 de conforter une part de marché publicitaire élevée.