Michael Ringier n'est pas de ceux qui se prosternent déjà devant l'Ipad. «J'en possède un depuis plusieurs mois, mais je l'utilise très peu. Cela reste un gadget. C'est le journalisme qui sauvera la presse, pas l'Ipad !» Le patron du groupe Ringier professait sa forte croyance dans la presse lors de la présentation des résultats du groupe, à l'hôtel Bristol le 27 mai dernier. L'année 2009 n'a pourtant pas été clémente pour le groupe suisse. Après une année 2008 prospère, la crise «la pire que nous ayons connue» selon Michael Ringier, n'a pas épargné Ringier, dont le chiffre d'affaires accuse un recul de 15%, à 1,296 milliard de francs suisses (915,2 millions d'euros). Mais grâce à de «stricts programmes d'économies», qui ont compris 681 licenciements, en Suisse et en Allemagne, dans la zone Europe centrale-Pacifique, le groupe de presse reste bénéficiaire. Il a annoncé deux objectifs: être numéro un en Suisse avec son activité de base et devenir la plus importante société privée dans le domaine du divertissement, avec le développement d'un nouveau département Entertainment. En mars dernier, Ringier a également uni ses forces avec le groupe allemand Axel Springer, afin de se développer dans les pays de l'Est, une collaboration qui devrait rester cantonnée à cette zone.
Organisation centralisée
Autre nouveauté, la «newsroom» intégrée installée à Zurich. Cette nouvelle organisation centralisée rassemble 200 journalistes amenés à produire des contenus désormais pour la marque unique «Blick», qui regroupe quatre titres: le tabloïd populaire phare de l'éditeur Ringier (diffusé à plus de 210 000 exemplaires), l'hebdomadaire du dimanche Sonntags Blick, le gratuit du soir Blick am Abend et blick.ch, le site Internet. Une organisation qui permet aux journalistes, selon Michael Ringier, «d'augmenter la qualité de ce qui est produit», mais sans imposer quoi que ce soit aux équipes. «Ceux qui le souhaitent peuvent ainsi travailler pour différents supports, mais nous ne forçons personne.»