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Les groupes de presse français travaillent d’arrache-pied sur des versions Ipad. Enquête à Paris Match et aux Échos.

Dans les starting-blocks depuis la présentation du dernier-né d'Apple le 27 janvier à San Francisco, les groupes de presse français ont eu à peine plus d'un mois pour se préparer à l'arrivée de la très attendue tablette Ipad. Objectif: développer leur application pour la sortie aux États-Unis, le 3 avril dernier, ou tout au moins pour la fin du même mois en France.

«Nous sommes tous extrêmement attentifs à ce que dit Steve Jobs», reconnaît Olivier Royant, directeur de la rédaction de Paris Match. «Comme la terre entière, nous avons suivi la présentation du dirigeant d'Apple», explique de son côté Nicolas Beytout, PDG du groupe Les Échos. Résultat, une véritable course contre la montre démarre pour les éditeurs. Objectif: inventer un nouveau modèle pour la presse version Ipad. Top départ.

«Nous avons eu les codes sources le 27 janvier», détaille Nicolas Beytout. Mais première difficulté: la tablette d'Apple reste ultrasecrète. «Du coup, nous avons dû développer une application pour l'Ipad sans encore avoir vu l'Ipad», explique Emmanuel Vacher, directeur marketing et commercialisation de Lagardère Active.

L'expérience et le succès des applications Iphone n'a toutefois pas été inutile. «Pour développer une application Ipad, il n'y a rien de mieux qu'un spécialiste des applications Iphone», affirme Emmanuel Vacher. L'engouement des éditeurs n'est pas sans fondement. «Avec l'Ipad, on est de plain pied dans un univers payant», explique Olivier Royant. L'édition Ipad de Paris Match, disponible gratuitement pendant quelques semaines, sera ultérieurement payante, au numéro ou à l'abonnement. Elle a déjà été téléchargée 2 500 fois en une semaine. Du côté des Échos, l'application verra le jour fin avril au prix de 19 euros par mois.

Proche de l'esprit papier 

Magazine numérique ou course effrénée à l'info en ligne? La presse doit opter pour le positionnement le plus judicieux. «Le véritable défi va consister à créer un rythme de lecture spécifique à l'Ipad, analyse Olivier Royant. Il faut être extrêmement clair sur la façon de distribuer nos contenus écrits sur la tablette d'Apple.»

Pour le moment, Paris Match a fait le choix de partir de la maquette de son édition papier, et d'enrichir les contenus. «Le rythme de l'Ipad est plus proche de celui du papier que de celui d'Internet ou du mobile», souligne Olivier Royant.

Même analyse du côté des Échos, qui doit lancer son application lors de la sortie de l'objet en France. «L'une des grandes innovations de l'Ipad, c'est qu'il restructure les journaux, au contraire d'Internet qui les avait déstructurés», analyse Nicolas Beytout.

Autre atout aux yeux des éditeurs, notamment de magazines: la définition de l'écran d'un Ipad est deux fois supérieure à celle d'un écran d'ordinateur classique. «C'est un support idéal pour un magazine comme Paris Match, donc le cœur de métier est le storytelling et les belles photos», se réjouit Olivier Royant. Résultat, l'application de l'hebdomadaire permet par exemple d'intégrer davantage de photos que le magazine, d'ajouter des légendes aux illustrations, etc.

La réflexion des éditeurs n'en est toutefois qu'à ses débuts. «Nous n'en sommes qu'aux balbutiements de l'Ipad», tempère Olivier Royant. «Apple a été plus souple pour les applications Ipad que pour celles de l'Iphone», constate Nicolas Beytout.

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