Avec un investissement de 300 millions d’euros et une communication ultra-transparente, Rodolphe Bouin, directeur général du Futuroscope, veut relever le défi de faire renouer le parc avec son image futuriste en intégrant pleinement la transition énergétique.
Les ambitions annoncées sont grandes. « Nous souhaitons augmenter les bénéfices du parc pour pouvoir doubler nos investissements », confie Rodolphe Boin, directeur général du Futuroscope. C’est avec cet objectif en tête qu’est né Vision 2025, un projet qui prévoit une révolution du parc d’attractions de la Vienne. Dans son plan, le Futuroscope envisage une croissance de son chiffre d’affaires de 75 %, une hausse de la fréquentation à hauteur de 650 000 visiteurs par an et la création de 300 emplois directs. « Pour l’instant, nous sommes dans les clous », affirme le directeur poitevin.
Le parc a décidé d’investir 300 millions d’euros sur dix ans, dont 75 % avant la fin de Vision 2025. Avec la volonté de reprendre de l’avance sur le présent, Rodolphe Bouin a souhaité transformer le parc en véritable resort, avec la création d’« expériences nouvelles, inédites et bluffantes ». Ces nouveautés comprennent, entre autres, l’ouverture de deux hôtels à thème et la création de trois nouvelles « attractions majeures » qui valent 20 millions d’euros chacune. Mais la pierre angulaire du plan d’investissement, c’est l’ouverture récente de l’Aquascope, un espace « aqua-numérique ».
Une communication décomplexée
En plus des détails de son plan Vision 2025, le Futuroscope révèle souvent les rouages de ses manèges. Dans un documentaire de cinquante et une minutes diffusé en juin dernier sur RMC Découverte, l’équipe créative du parc a dévoilé les détails techniques de ses dernières innovations. « C’est une de nos marques de fabrique », sourit Rodolphe Boin qui admet rarement refuser les sollicitations des médias. Il assume de trouver du plaisir à exposer au public les secrets de ses plus récentes créations, à une époque où « les avancées technologiques sont de moins en moins visibles au premier regard ».
Le directeur est moins disert concernant les dispositifs écologiques du parc. Pourtant, il estime être « très en avance » dans le domaine. Affichant une philosophie écologique dans les attractions, il refuse de prendre le risque d’être taxé de greenwashing. « Alors que les périodes de sécheresse sont de plus en plus fréquentes dans la région, ouvrir un parc aquatique n’était pas une évidence », glisse-t-il. Dans le plan Vision 2025, le parc s’est engagé à réduire sa consommation d’eau de 10 %. Selon le dirigeant, le Futuroscope atteindra par ailleurs la neutralité carbone en 2025, objectif initialement fixé pour 2030.
« Nous devons assumer nos responsabilités climatiques quand on a le mot “futur” dans notre nom », poursuit Rodolphe Boin, qui avoue que la marque Futuroscope n’est pas un « héritage évident à gérer ». Selon lui, le « spectre des années 2000 », qui était « gorgé d’optimisme et de positivité » concernant les avancées technologiques, n’est plus. Aujourd’hui, il est temps que le Futuroscope investisse dans des « dispositifs concrets qui apportent des solutions ».