Barbie fête ses 65 ans. Pour l'occasion, Mattel a sorti le 24 octobre My Barbie Story, un livre dans lequel 108 personnalités internationales témoignent de leur rapport avec cette poupée emblématique. Delphine Sochon, porte-parole de Mattel France, revient sur la conception de l'ouvrage.
Quelle a été l’inspiration initiale derrière le projet My Barbie Story ?
Delphine Sochon. La stratégie du groupe Mattel ces dernières années est de développer de véritables franchises autour de ses marques. Barbie est présente dans de nombreuses catégories de produits autres que du jouet, ce qui représente tout un écosystème qui permet de parler à toutes les générations. Aujourd’hui, chaque consommatrice ou consommateur a une histoire à partager avec la marque, et c’est à partir de cette idée qu’on a lancé ce livre. Barbie a inspiré et influencé la vie de millions de personnes à travers le monde, et c’est ce qu’on peut constater à travers ces 108 témoignages. On y retrouve des personnalités inspirantes, des rôles modèles, mais aussi des fans et des collectionneurs qui ont tous eu une histoire avec la poupée de Mattel. C’était vraiment important de lancer ce projet à l’occasion du 65e anniversaire, parce qu’il va au-delà du livre. Toutes les ventes de l’ouvrage seront reversées au UN Women UK, dans le cadre de l’initiative « Le Plafond des Rêves » de Barbie, qui vise à promouvoir l’égalité des chances pour les petites filles.
Comment avez-vous choisi les 108 personnalités qui partagent leurs histoires dans le livre ?
D.S. Il y a des personnalités du monde entier, dont des témoignages français, avec par exemple la cheffe Hélène Darroze qui a été rôle modèle pour nous en 2019, Estelle Mossely, championne de boxe et rôle modèle française 2024, Eléonore Laloux, ambassadrice en 2023 en faveur de la diversité, etc. Ça s’est fait naturellement. Par exemple pour Éric Chatillon, collectionneur que nous connaissons très bien et qui est très proche de la marque [lire ci-contre], c’était évident de le faire participer à My Barbie Story. Nous avons sollicité des personnalités qui ont une vraie histoire avec Barbie et avec qui on a déjà collaboré par le passé. Tout le monde a répondu positivement, et c’est un plaisir pour eux d’être dans cet ouvrage limité à 3000 exemplaires.
Quels sont les principaux moments marquants de l’histoire de Barbie en tant que symbole de diversité et d’inspiration ?
D.S. C’est vraiment une histoire qui est présente depuis sa création et notamment dans l’univers de la poupée. Barbie pratique plus de 250 métiers en passant par tous les secteurs que ce soit, présidente, professeur, vétérinaire… L’histoire de la marque est de montrer aux petites filles, à travers cette poupée, que tous les métiers sont accessibles. Il y a eu un grand temps fort en 2016, lorsqu’on a commencé à intégrer la diversité dans le corps de Barbie avec différents modèles de morphologies et de carnations. On essaye de représenter la société dans laquelle on vit, afin que chaque petite fille puisse trouver la poupée qui lui correspond.
« Une poupée de proximité »
Éric Chatillon, collectionneur de Barbie, fait partie des personnalités présentes dans le livre. Pour lui, la poupée de Mattel reflète l'évolution de la société.
Qu’est-ce qui vous a poussé à collectionner des Barbie ? Depuis combien de temps le faites-vous ?
Éric Chatillon. Ma tante Nicole m’avait prêté une Barbie dans les années 1970 qui était diposée sur l’une de ses étagères. J’avais un Big Jim et je ne connaissais pas Ken, alors c’était lui qui devenait le chéri de la poupée. Un jour en 1995, je suis allé à une exposition sur les dix premières années de Barbie. Ça m’a fait un choc car je suis tombé sur le modèle avec lequel je jouais étant petit. J’ai tout de suite voulu retrouver cette poupée, alors je me suis rendu aux puces de Saint-Ouen et je suis tombé sur un modèle similaire. C’est comme ça que j’ai mis le doigt dans l’engrenage. Aujourd’hui, j’en ai à peu près 300.
En tant que collectionneur, comment percevez-vous l’évolution de Barbie ?
E.C. Ce que j’aime avec Barbie, c’est qu’elle suit vraiment son époque. Très tôt, la créatrice, Ruth Handler, a écouté les enfants sur leurs envies. À travers la poupée, on voit l’évolution des sociétés, comme la mode et la place de la femme. Les mentalités changent et ça permet d’ouvrir des portes aux jeunes filles grâce au rôle de représentation qu’a Barbie.
Avez-vous une pièce préférée dans votre collection ?
E.C. Il paraît que les collectionneurs ont trois poupées préférées. D’abord, il y a la première de leur collection, pour ma part c’est celle de ma tante Nicole. La deuxième, c’est la dernière qu’on a achetée, et la troisième, c’est celle qu’on n’a pas encore et qu’on espère avoir.
La France est bien représentée dans My Barbie Story avec des rôles modèles comme Hélène Darroze et Estelle Mossely. Comment percevez-vous cet hommage aux personnalités françaises dans l’univers de Barbie ?
E.C. En tant que collectionneur français, je trouve que c’est très important. Ne serait-ce que pour les petites filles parce qu’on peut leur montrer que ça touche des gens qui ne sont pas très loin d’elles. C’est une poupée de proximité. Mattel France a toujours fait énormément de choses pour la rendre un peu plus « française ». Dans les années 1960, il y a eu des vêtements qui ont été faits uniquement pour le marché français parce que les mamans de l’époque trouvaient qu’elle faisait un petit peu trop américaine. En 1970-1980, Mattel France a quand même créé le modèle Chantal Goya avec toute sa garde-robe, ou encore celui de Johnny Hallyday, et ça, on ne le retrouve pas dans les autres pays du monde. Je trouve cet hommage aux personnalités françaises très important parce que ça permet d’être dans du concret.
Vous avez également partagé votre histoire dans My Barbie Story.
E.C. Je suis très honoré de faire partie de ce livre et de lire toutes ces histoires de femmes et d’hommes sur leur rapport à Barbie. Ma vie aurait été complètement différente sans elle. J’ai appris à jouer à l’adulte avec elle, et en grandissant, ça m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes sur les réseaux sociaux et dans les conventions. C’est aussi ça qui est intéressant, c’est de connaître les histoires des autres à travers cette poupée dans le monde.