DIRECTEURS MARKETING SUMMIT

Stéphanie Giniès est directrice marketing, communication et e-commerce de Pierre & Vacances, qui compte 186 résidences et 2 millions de clients par an. Elle explique comment la marque s’est engagée dans le tourisme durable. 

Quelle place occupe la RSE dans la stratégie d'entreprise de Pierre & Vacances ?

Elle est au cœur de notre plan stratégique Réinvention à horizon 2026 impulsé par Franck Gervais, le directeur général du groupe Pierre & Vacances Center Parcs. Le tourisme représente 8% des émissions mondiales de carbone et le transport environ 70% des émissions d’un séjour. Le tourisme de proximité est clairement une réponse à ce défi et en France, la référence c’est Pierre & Vacances. 

Notre ambition se décline en plusieurs points. Premièrement, une trajectoire carbone alignée sur l’accord de Paris et même légèrement au-delà avec une réduction de 51% des émissions d’ici 2030. Deuxièmement, donner envie car notre responsabilité en tant que leader du marché est de rendre les vacances de proximité désirables. Si l’on n’est pas synonyme de plaisir, on ne convaincra pas. Et enfin, embarquer nos collaborateurs. On investit beaucoup en formations : nous avons mis en place un programme avec Axa Climate School et fin 2024, tous les salariés du siège ainsi que nos directeurs et directrices de résidences auront fait la Fresque du climat. Les collaborateurs sont aussi amenés à réaliser leur bilan carbone personnel avec l’outil My CO2 pour mieux comprendre leurs émissions au quotidien (alimentation, transport…). Sur le terrain nous nous appuyons sur le label Clef Verte, avec l’objectif d’atteindre à terme 100% du parc labellisé, et la formation à plus de 60 éco-gestes pour les équipes. 

Comment rendre le tourisme durable désirable ?

Il faut travailler sur les imaginaires, montrer que le dépaysement de proximité c’est le nouveau chic. L’été dernier, nous avons mené une campagne avec notre agence Rosa Paris ciblée sur les intentionnistes du voyage en avion. Une part significative a eu envie de reconsidérer la France comme destination. Nous avons également mené une opération en partenariat avec Brut avec des influenceurs lifestyle, pour les sensibiliser au tourisme bas carbone. Mais le moment de vérité, c’est le séjour. Il faut rendre l’expérience dans nos résidences joyeuse, surtout pas contraignante. Parler d’énergie verte, ce n’est pas sexy. Mais placer un thermomètre dans tous les appartements pour montrer qu’ils sont confortables à 19°, c’est palpable et cela a permis de réduire de 5% notre consommation énergétique à l’année par nuitée. 

La RSE a-t-elle inspiré des innovations ?

Afin de supprimer le plastique à usage unique, nous avons développé une gamme de savons et de shampoings solides. 50% des clients étaient enthousiastes, mais 40% étaient moins convaincus, voire mécontents. Il faut arriver à mieux communiquer, voir comment lever les freins. C’est de la conduite du changement et cela montre que les habitudes ont la vie dure. Nous regardons comment améliorer à la fois le produit et l’information autour de ce changement.

Par rapport au mobilier qui s’abîme très vite qui représente le principal impact lors de nos rénovations, nous avons lancé un appel à projets et travaillons en ce moment avec Le French Design pour développer une table éco-conçue, réparable avec le meilleur éco-score du marché, et upcyclée à partir de fibres textiles. On envisage à terme de la proposer à la vente. 

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