Qui est Steven Abajoli, l'homme à la tête de la Foire de Paris ?

C’est un anniversaire important que Steven Abajoli, pas encore 40 ans, s’apprête à fêter. Celui des 120 ans de la Foire de Paris, qu’il dirige depuis 2019 et dont il supervise l’organisation avec une équipe interne d’une soixantaine de personnes. L’événement ouvrira ses portes le 1er mai à Paris, Porte de Versailles. Une édition anniversaire qui voit plus grand que les précédentes : davantage d’artisanat du monde entier, un nouveau Festival des régions avec des danses traditionnelles, une animation anniversaire avec vitrine à gagner par tirage au sort… Et 1250 exposants, 3500 marques, une quarantaine de pays invités. Il s’agira de sa troisième en physique à ce poste, puisque celles de 2020 et de 2021 avaient été annulées, covid oblige. « Mon meilleur souvenir ? Chaque ouverture, c’est ça, le meilleur moment. Je suis devant les portes, elles s’ouvrent… », dépeint celui qui se dépeint comme un « passionné », père, à la ville, de deux enfants de 5 et 2 ans.

Avant l’iPhone

« J’ai découvert l’événementiel quand j’étais ado, via un oncle qui travaillait dans l’organisation d’événements. Je me suis dit pourquoi pas travailler dans ce métier. On en parlait, et j’ai commencé à faire des visites », raconte le dirigeant. Après son bac, ce fils d’hôteliers restaurateurs choisit la voie du commerce et des études à l’étranger (Montréal, Copenhague). Après un an chez Reed Expositions France, il intègre Comexposium, le groupe derrière la Foire de Paris. Là, il travaille, en développement commercial puis au management des ventes, sur plusieurs salons : Intermat (bâtiment), le trio E-Marketing Paris, E-Commerce Paris et One to One Monaco, puis la Paris Games Week, Rétromobile (voitures de collection) et… la Foire de Paris, à partir de 2015. L’occasion pour lui de commencer à appréhender différentes dimensions de ce salon, axé artisanat français et international, mobilité et maison, rénovation de l’habitat.

« J’ai toujours été très social, ouvert sur les gens. Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c’est d’être activateur de communautés, s’enthousiasme-t-il. Dans chaque secteur, il y a forcément un salon car les gens ont besoin de se rencontrer. » Tout au long de ces années, il a par ailleurs vu l’événementiel se transformer. « Les salons reflètent la société. En 2005, l’iPhone n’existait pas… Aujourd’hui, on a toutes les infos qu’on veut quand on veut. Mais la digitalisation n’a pas tué le physique, les deux ne s’opposent pas. On utilise les outils digitaux pour se retrouver dans les lieux physiques », développe-t-il. Autre évolution : le « retailtainment » : « tous les retailers essaient d’attirer en réinventant l’expérience de visite »… Où l’on en revient à la Foire de Paris 2024, qui se livrera, elle aussi, à cet exercice.