Comme chaque hiver, la Fondation Abbé Pierre sort sa campagne pour rappeler l’importance de la lutte contre le mal-logement. Dans un contexte tendu depuis le 17 juillet par les affaires liées à sa dénomination, l’organisation en profite pour annoncer son futur changement de nom engagé avec son agence Fred & Farid Paris.

Le 17 juillet dernier, le mouvement Emmaüs a rendu public des faits s’apparentant à des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel, commis par l’abbé Pierre, entre la fin des années 1970 et 2005. Des salariées, volontaires, bénévoles d’organisations membres, ou des jeunes femmes de son entourage personnel étant concernées. Suite à cette nouvelle, la fondation, qui lutte pour le logement des défavorisés, est restée silencieuse jusqu’au 6 novembre dernier. « On change de nom, mais pas de combat », annonce-t-elle à travers un film publié au cinéma et en digital.

« Après une longue période de silence, nous avons décidé de reprendre la parole avec ce premier film, car pour nous rien ne s’est arrêté le 17 juillet. Le combat ne cesse de continuer, et ce premier spot permet de le rappeler à la société et à ceux qui nous soutiennent. Chaque scène est doublée par des bénévoles, une grande première pour eux. L’importance de ce film est de dire que la fondation va changer de nom, mais pas de combat », confie Yves Colin, directeur de communication de la fondation. Une première étape avant leur campagne d’hiver sortie le 20 novembre.

Fidèle à la réalité 

Le mal-logement des enfants est le point sur lequel a voulu se concentrer la fondation pour cette campagne. Aujourd’hui, on compte 3 000 enfants sans-abris en France, et ce chiffre s’élève à 400 000 en Europe. L’agence Fred & Farid Paris a imaginé un film et une campagne d’affichage qui dénonce les conséquences du mal-logement chez un jeune garçon. « On a voulu montrer comment cela entraîne petit à petit la désociabilisation chez lui. Progressivement, il va perdre ses repères en vivant plus loin de son entraînement de football. Lorsque sa mère et lui retrouvent un logement, il finit par les regagner », raconte Olivier Lefebvre, président et directeur de la création chez Fred & Farid Paris. « À travers ce film, on montre comment le logement est une problématique sociétale et les conséquences psychiques que cela entraîne », complète Yves Colin.

Depuis environ cinq ans, l’annonceur a pris l'habitude de transformer les publicités en court-métrage, en faisant appel à des réalisateurs de cinéma. « Ça donne une dimension plus forte. On ne veut pas faire de publicité, et ce format permet de rentrer dans les problématiques des personnes et d’avoir un autre regard sur la situation. On donne comme indications aux acteurs d’être dignes dans leur jeu et de ne pas être racoleurs. Il y a toujours une tonalité positive dans nos films pour faire comprendre qu’il y a des solutions, et que ce ne sont pas des combats perdus d’avance », poursuit le directeur de communication.

Mi-octobre, le tournage s’est déroulé dans la banlieue parisienne en quatre jours, avec une journée en studio à Aubervilliers pour shooter la campagne d’affichage. Afin d’être à la fois réel et le plus percutant possible, l’agence a choisi de montrer trois visuels capturant des instants dans la vie des enfants avec les devoirs, les cauchemars, et qui traversent la rue. La campagne est diffusée sur les plateformes digitales, dans la newsletter de la fondation, ainsi qu’en TV et sur les réseaux sociaux. En 2025, de nouvelles prises de paroles de la fondation auront lieu, dont le changement de sa dénomination.

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