Que resterait-il des grands tableaux impressionnistes de Monet ou Caillebotte si l’eau en était retirée ? C’est la démonstration faite par Veolia pour alerter sur la préservation de cette ressource en danger. Un article également disponible en version audio.
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Alors que l’on fête les 150 ans de l’impressionnisme, et à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 mars dernier, Veolia et son agence de publicité Hungry and Foolish ont conçu une campagne à la fois très belle et très éloquente sur la nécessité de préserver la ressource en eau. En cinq tableaux inspirés de grands peintres impressionnistes, elle illustre les conséquences sur la nature des sécheresses intenses telles que nous les vivons ces dernières années : les nymphéas de Claude Monet poussent dans un bassin craquelé, son déjeuner sur l’herbe a lieu sur de la terre battue, le rameur de Gustave Caillebotte stagne sur une rivière à sec, les tournesols de Vincent Van Gogh sont tristement fanés, les baigneurs de Georges Seurat ne contemplent que des pierres. L’agence a utilisé l’intelligence artificielle générative pour produire ces images, preuve que la technologie peut être mise au service de la sensibilisation à la transition climatique.
Cette campagne visible en presse et en digital accompagne le dispositif Éco d’Eau, mis en place par Veolia depuis l’année dernière, labellisé « Chaque geste compte » par l’État. Cette initiative à destination des collectivités, des entreprises, des associations et des citoyens vise à développer les bonnes pratiques pour économiser l’eau, par exemple identifier et réparer les fuites sur les canalisations, ou, au niveau individuel, prendre des douches de 5 minutes. Comme l’explique l’économiste Esther Croser-Delbourg sur le site ecodeau.org, l’essentiel de la consommation d’eau est invisible, elle vient de l’agriculture et de l’industrie. L’extraction de lithium pour produire des batteries nécessite plus d’1,5 million de litres du précieux liquide pour une tonne de matière. C’est donc un ensemble de mesures qu’il faut appliquer, allant de la récupération des eaux de pluie à la réutilisation des eaux usées en passant par le recyclage, sans oublier la sobriété.
Spécialiste de la gestion de l’eau, de l'énergie et du traitement des déchets, Veolia (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) se positionne comme un acteur de la transition écologique. Sa PDG, Estelle Brachlianoff, s’exprime régulièrement sur le thème de la raréfaction de la ressource en eau, comme lors de la dernière Cop 28 à Dubaï. L’entreprise milite pour la levée des freins à la réutilisation des eaux usées et pour le dessalement de l’eau de mer lorsque cela est possible. Elle vient aussi de lancer un programme de détection des PFAS (dits « polluants éternels ») dans l’eau potable en France. À l’instar des chefs-d'œuvre artistiques, l’eau est un patrimoine mondial à protéger, et cette campagne pourrait bien être un geste plus efficace qu’un jet de soupe sur un tableau pour alerter l’opinion.