SUPPLÉMENT RSE

Les Français estiment dans leur grande majorité qu’il est de la responsabilité des marques de s’engager, même si une défiance vis-à-vis du «greenwashing» demeure, selon l’Observatoire de la perception de l’engagement des entreprises mené par BVA en partenariat avec Stratégies.

C’est une quasi unanimité. Près de 9 Français sur 10 estiment que les entreprises doivent accorder une place centrale aux enjeux environnementaux et sociaux​. Telles sont les conclusions de l’Observatoire de la perception de l’engagement des entreprises, mené par BVA Xsight en partenariat avec Stratégies, la Fondation Jean-Jaurès et l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE). L’étude a été menée par internet les 27 et 28 février, sur un large échantillon de 1460 Français. Parmi les 85 % de ceux qui estiment que les marques doivent s’engager, 92% font partie des 18-24 ans. 

75% des Français estiment même que c’est le rôle des marques, voire leur responsabilité, de s’engager. «On retrouve cet avis dans d’autres enquêtes que nous avons pu mener, remarque Christelle Craplet, directrice de BVA Opinion. L’engagement n’est plus seulement un “nice to have”. C’est une attente de plus en plus forte.» D’autant que, pour 68% d’entre eux, il n’existe pas de hiatus irréconciliable entre engagement et recherche de profit. «Il n’existe pas de fatalisme chez les Français, même si l’on note une attitude de défiance vis-à-vis de certains acteurs. Les consommateurs ont surtout confiance en eux-mêmes, à 77%, et aux associations, à 68%», souligne Christelle Craplet. Suivent les lanceurs d’alerte (50%), puis, au milieu, dans une sorte de ventre mou, les marques/les entreprises (35%), suivies par les femmes et les hommes politiques (29%), les stars, les personnalités (23%) et les influenceurs sur les réseaux sociaux (14%). En revanche, dans la catégorie des acteurs jugés les plus efficaces, les marques ont un rôle à jouer : si les citoyens et les consommateurs arrivent en première position, suivis par les femmes et hommes politiques, les marques et les entreprises se placent sur la troisième marche du podium. 

Dans les rayons des magasins, ils sont déjà un sur deux à tenir compte de l’impact environnemental et social sur les achats. Une fois encore, même dans un contexte inflationniste, les jeunes semblent plus sensibles à l’achat engagé. Secteurs vis-à-vis desquels les Français font le plus attention dans leurs emplettes : l’alimentation, largement première pour 51% des répondants. Le textile suit derrière, avec 14% des réponses, puis la maison (13%), l’électroménager (6%), les produits disposant d’emballages (5%), les technologies (4%), la mobilité (transports, voyages) (3%)... « Il est intéressant de voir que le textile arrive à la deuxième place, au moment des débats sur la “fast-fashion”», relève Christelle Craplet. 

Des Français encore méfiants

Pour les Français, l’engagement a avant tout le visage de l’environnement. «La focale est davantage sur les questions environnementales que sociales et sociétales», remarque Christelle Craplet. La lutte contre le gaspillage arrive à 32%, suivie par le bien-être et la santé (29%) et la lutte contre la pollution (28%). Interrogés sur la communication des entreprises, ils sont 83% à estimer qu’une marque doit communiquer pour faire connaître ses engagements, et 66% à déclarer «j'ai besoin de connaître les engagements des marques et des entreprises pour faire mes choix». En outre 63% d’entre eux disent toujours «se méfier un peu» quand une marque parle de ses engagements. Parmi les campagnes RSE qui se sont imprimées dans leurs esprits, les Français citent majoritairement des marques comme Total, EDF, Engie, Leclerc, Danone ou encore Renault. «Nous sommes convaincus qu’il est plus que jamais important de communiquer pour informer, alors que les attentes des consommateurs sont fortes», conclut Christelle Craplet. 

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