Portée par l'effervence liée aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris et à l'Euro de foot, l'année 2024 devrait se révéler positive. Huit raisons d'y croire.

1 - Les investissements publicitaires vont progresser

Porté notamment par les deux grands événements sportifs de l'année, avec l'Euro de football en juin-juillet et les Jeux olympiques de Paris en juillet-août, le marché publicitaire français devrait connaître une embellie. Selon les prévisions de Magna, filiale du groupe IPG Mediabrands, les dépenses publicitaires totales pourraient atteindre 19,6 milliards d'euros cette année, soit une croissance de +6,3 %. Les médias classiques profiteront de cette croissance, affichant des progressions de +2,6 % pour la télévision, de +7,3 % pour la communication extérieure, de +3,3 % pour l'audio et de +10% pour le cinéma, tandis que la presse devrait stagner. Cela ne ralentira pas pour autant la croissance de la publicité numérique, en progression de +8,2% avec dans le détail des taux de +8,5 % pour le search, de +10% pour les médias sociaux et pour les vidéos numériques , et de 5% pour les bannières. La France, sixième marché publicitaire dans le monde et troisième en Europe, devrait donc enregistrer un taux supérieur à la moyenne prévue pour l'Europe occidentale, évaluée à +5,3 %.

2 - Le contexte est favorable pour l'industrie des programmes

Les obligations d'investissement dans la production inédite française des diffuseurs ont atteint le montant de 1,6 milliard d'euros en 2022, soit une augmentation proche de +15% sur un an. Les trois quarts ont été consacrés aux œuvres audiovisuelles (fiction, documentaire, animation, spectacle vivant) et un quart aux œuvres cinématographiques. 80% ont été versées par les opérateurs TV. Dorénavant soumises comme les groupes audiovisuels aux obligations de financement, les plateformes de streaming étrangères ont investi 345 millions dans la création hexagonale en 2022, a indiqué fin 2023 l’ARCOM. L’année précédente, les trois grands services de vidéo sur abonnement Netflix, Amazon Prime et Disney y avaient consacré 186 millions. En 2023, deux autres plateformes -Apple TV+ et Crunchyroll, dorénavant détenue Sony- sont soumises à ces investissements dans les œuvres audiovisuelles et cinématographiques. Un décret, paru en juillet 2021 oblige en effet les SVOD à contribuer à la création française, à hauteur de 20 à 25%% de leur chiffre d’affaires réalisé en France.

3 - Le cinéma retrouve de l'attractivité

Avec 181 millions de billets vendus l'an dernier, les salles françaises de cinéma ont retrouvé des couleurs en 2023. Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a évalué la progression des entrées à +18,9% sur un an. Même si le réseau n'a pas renoué avec les performances d'avant Covid, avec -13,1 % par rapport à la moyenne enregistrée sur les années 2017 à 2019, « la France a réussi la meilleure reprise parmi les pays comparables grâce à la diversité des œuvres proposées, particulièrement françaises et l'engagement de nos salles de cinéma», s'est félicité le président de l'organisme, Dominique Boutonnat. Les films français ont contribué à cette hausse de fréquentation, avec près de 72 millions d'entrées, soit 40% de part de marché, contre 37,2% en moyenne sur la période 2017-2019. En captant 41,3% des entrées, les longs métrages américains ont vu leur part de marché reculer par rapport aux années d'avant-Covid, durant lesquelles ils atteignaient 48,4%. Cela n'a pas empêché les films en provenance d'Hollywood d'occuper six places dans le top 10 du box-office, contre 3 pour les œuvres françaises.

4 - L'appétence est forte pour les contenus culturels

De plus en plus nombreux, les adeptes de contenus culturels et sportifs en ligne y consacrent toujours plus de moyens. Selon le baromètre annuel réalisé par l'Ifop pour l'Arcom, les consommateurs payants ont ainsi dépensé chaque mois 38 euros en moyenne en 2023, au lieu de 32 euros précédemment. Et ce sont 25 euros que les consommateurs de contenus gratuits ont investi pour satisfaire leur envie de films, de musique, de séries, de compétitions sportives, de jeux vidéo, de presse en ligne, contre 21 euros un plus tôt. En progression depuis dix ans, le nombre d'adeptes de contenus culturels en ligne a atteint les 45 millions de personnes, dont 27,5 millions soit 61% ont accepté de payer pour y avoir accès. 68% des internautes consomment de la vidéo à la demande, 40% de la musique et 35% de la télévision payante. A signaler que 24% d'entre eux ont recours au piratage pour consommer des contenus en ligne, alors que 64% privilégient l'offre légale.

5 - Les médias responsables sont plébiscités

74% des responsables marketing déclarent qu'ils privilégieront des médias responsables cette année, selon l’étude sur les tendances de la pub en ligne réalisée par Integral Ad Science (IAS) en partenariat avec YouGov, en septembre 2023 auprès de 262 experts média américains. Le Brand Safety est devenu un enjeu prioritaire pour les annonceurs.

6 - Les magasins deviennent handi-accueillant 

L'enseigne Carrefour a inauguré en décembre dernier un magasin de Villeneuve-la-Garenne adapté à différents types de handicaps. Le distributeur envisage de développer cette opération sur dix hypermarchés en France et près d'une cinqquantaine de magasins de proximité à Paris d'ici l'été 2024, à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Dans le premier établissement concerné, les clients peuvent y récupérer un badge muni d'un logo spécifique pour être visibles dans le parcours d'achat et attirer l'attention du personnel ayant suivi une formation en cas de besoin. Pour les personnes malvoyantes et non voyantes, des plans tactiles en braille du magasin et des bandes de guidage au sol ont été mis en place. Des équipements sont disponibles à destination des personnes à mobilité réduite, tels que des perches ou des chariots spécifiques « plus légers et maniables » qui peuvent « s'attacher facilement à un fauteuil roulant », précise Carrefour.

7 - 2024 sera une année électorale record

La moitié de la population mondiale en âge de voter devrait s’exprimer dans les urnes cette année. 4,1 milliards de personnes vivant dans 68 pays -dont huit des dix Etats les plus peuplés au monde- sont concernées par des scrutins, présidentiels, législatifs, régionaux, municipaux.. qui seront néanmoins organisés plus ou moins démocratiquement. Aux USA, les électeurs auront certainement à départager Donald Trump et Joe Biden. En Europe, près de 400 millions d’électeurs vivant dans les 27 Etats membres renouvelleront le parlement.

8 - ChatGPT ne veut pas servir la désinformation politique

OpenAI a annoncé mi-janvier sa volonté de ne pas permettre l'utilisation de ses outils technologiques à des fins politiques, pour ne pas porter atteinte au processus démocratique. La société a expliqué travailler à des outils permettant de déterminer de manière fiable la provenance d'un texte généré par ChatGPT et de donner aux utilisateurs la possibilité de détecter si une image a été créée en utilisant DALL-E 3. « Au début de cette année, nous allons mettre en œuvre la Coalition pour la provenance et l'authenticité des contenus (Coalition for Content Provenance and Authenticity's digital credentials) », explique la compagnie. Cette coalition regroupera notamment Microsoft, Sony, Adobe, Nikkon et Canon. Selon OpenAI, ChatGPT, lorsqu'il sera interrogé sur les élections américaines, orientera par exemple les électeurs vers des sites reconnus.

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