Dans le domaine du marketing, des agences, des médias et de la tech, l’actualité ne s’est pas complètement interrompue cet été. Retour sur les infos qu’il ne fallait pas manquer.
MARQUES - Barbie réinvente le storytelling de marque
C’est l’un des cartons de l’été au cinéma, avec déjà plus d’un milliard de dollars de recettes au box-office, un record pour une réalisatrice (Greta Gerwig) seule aux commandes. Plus qu’un film à succès, Barbie, sorti en salles le 19 juillet, offre à Mattel, la maison-mère de la célèbre poupée qui a coproduit le long-métrage, une campagne marketing maximale qui ne manquera pas d’inspirer les marketers du monde entier. Pour l’occasion, Mattel s’est donné les moyens, avec un budget marketing de 150 millions de dollars qui dépasse le budget de la production du film. Partenariats avec de nombreuses marques, activations conçues pour devenir virales, et surtout une histoire qui valide le virage pris par Barbie ces dernières années.
Désormais les marques ne se contentent plus des seconds rôles au cinéma, elles fournissent la matière première des films. « L’idée (de ce genre de films) est de mettre en avant des valeurs, une personnalité ou un rôle que la marque veut se donner dans la société. Les gens sont séduits par ces histoires. Les marques ont pris la place de la politique et de la religion, elles créent des communautés et les films en font partie. C’est de la propagande à grande échelle », contextualise Géraldine Michel, directrice de la chaire marques et valeurs à l’IAE Paris-Sorbonne. Mission accomplie pour Barbie.
MÉDIAS - Le Journal du dimanche reparaît, amputé d’une grande partie de sa rédaction
Après 40 jours d’une grève historique, le Journal du dimanche, qui a vu entre-temps arriver à sa tête l’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, est ressorti en kiosque dimanche 6 août. Quelques jours plus tôt, un accord avait été trouvé entre les grévistes et la direction, ouvrant la voie au départ des journalistes qui le souhaitaient. Selon la Société des journalistes, citée par CheckNews, il faut s’attendre à au moins 70 départs sur la centaine de journalistes que comptait le journal jusque-là.
D’après Le Figaro, le premier numéro du JDD version Geoffroy Lejeune s’était écoulé en kiosque à 61 000 exemplaires, soit 22 % de plus que la moyenne des numéros vendus en juin. Après une période d’observation, les premiers annonceurs ont fait leur retour dans les pages du journal le 20 août, avec notamment la quatrième de couverture pour Dior (groupe LVMH).
Face à la place que pourrait bien laisser le Journal du dimanche sur l’échiquier médiatique, certains à commencer par l’armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, qui vient de racheter La Tribune, affûtent leur projet. Officiellement dans les cartons antérieurement à la crise au JDD, le lancement de La Tribune dimanche est annoncé pour le 8 octobre. À la manœuvre, le journaliste Bruno Jeudy, ancien du JDD, qui avait quitté en août 2022 la hiérarchie de Paris Match (groupe Lagardère, comme le JDD) sur fond de désaccords avec sa direction.
TECH - Twitter se rebaptise X
Exit le petit oiseau bleu. Au cœur de l’été, le fantasque homme d’affaires Elon Musk a changé le nom et le logo du réseau social qu’il s’était offert en octobre 2022 pour la somme mirobolante de 44 milliards de dollars. En avril, il avait déjà rebaptisé l’entreprise X Corp, en référence à X.com, du nom de la banque en ligne qu’il avait fondée en 1999, avant qu’elle ne devienne plus tard le service de paiement en ligne PayPal. Ce changement de nom intervient en pleine période de difficultés pour Twitter, dont Elon Musk a licencié environ la moitié du personnel et dont les revenus publicitaires ont chuté de moitié, selon le milliardaire. Dans sa croisade pour y encourager au maximum la liberté d’expression, après avoir rouvert les comptes de Donald Trump et celui du rapeur américain Kanye West, Elon Musk a annoncé le 18 août vouloir supprimer sur X la possibilité de bloquer des messages.
MARQUES - LVMH devient (enfin) partenaire des JO de Paris 2024
Cela faisait des mois que le tout-Paris des futurs JO attendait cette annonce. Le groupe LVMH a annoncé le 24 juillet, quasiment un an jour pour an avant le coup d’envoi des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, qu’il rejoignait l’aventure comme partenaire premium. Une première pour le numéro un mondial du luxe, qui n’exclut pas d’autres partenariats à l’avenir. L’annonce en grande pompe a eu lieu au Grand Palais éphémère en présence du président du CIO Thomas Bach, de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO de Paris, d’Anne Hidalgo, maire de Paris, et d’Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports. LVMH rejoint ainsi dans le club des plus gros contributeurs des Jeux les groupes Orange, EDF, BPCE, Sanofi et Carrefour. Sa contribution s’élève à 150 millions d’euros, selon l’AFP. Retrouvez tous nos articles sur Paris 2024 dans notre focus.
TECH - OpenAI dans le viseur du New York Times
Passé la phase d’euphorie, les voix sont de plus en plus nombreuses à mettre en garde contre les éventuelles dérives de l’intelligence artificielle générative. Dans une lettre ouverte, des groupes de médias internationaux, dont l’AFP, The Associated Press ou le groupe Gannett/USA Today, appellent les dirigeants politiques et responsables du secteur à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’information. De son côté, le New York Times envisage une action en justice contre OpenAI pour avoir entraîné ses algorithmes sur des articles du célèbre quotidien américain en violation du droit d’auteur. Des négociations sont en cours pour que la maison-mère de ChatGPT rémunère le New York Times à ce sujet, faute de quoi l’affaire pourrait se régler devant un tribunal. L’intelligence artificielle semble aussi faire des déçus à Wall Street, plusieurs valeurs boursières en lien avec l’IA, comme le fonds Global X Robotics & Artificial Intelligence ETF (BOTZ), étant en recul depuis la mi-juillet.
MÉDIAS - Le Mondial féminin de foot attire moins les foules
Longtemps à la recherche d’un diffuseur en France, la Coupe du monde féminine de football, qui se tenait cette année en Australie et Nouvelle-Zélande, a fait des scores d’audience honorables, bien qu’inférieurs à la précédente édition qui se tenait en France. Selon Médiamétrie, trois millions de téléspectateurs ont suivi dimanche 20 août à la mi-journée, sur France 2, la finale remportée par l’Espagne face à l’Angleterre. Un score deux fois moins important que celui de la finale États-Unis/Pays Bas au Mondial 2019 en France, qui avait rassemblé près de six millions de téléspectateurs au total. Toujours sur France 2, le dernier match des Bleues en quart de finale face à l’Australie a rassemblé près de 5,7 millions de téléspectateurs le 13 août au matin. Leurs précédents matches avaient respectivement été regardés par 3,4 millions (France-Jamaïque sur M6 le 23 juillet), 4,3 millions (France-Brésil sur France 2 le 29 juillet), 3,9 millions (Panama-France sur France 2 le 2 août) et 5,2 millions (France-Maroc sur M6 le 8 août) de téléspectateurs.
MÉDIAS - Mort de Gérard Leclerc, ancien patron de LCP
Le journaliste Gérard Leclerc, qui avait notamment présidé la chaîne parlementaire LCP-Assemblée nationale, de 2009 à 2015, est décédé le 15 août dans le crash du petit avion de tourisme qu’il pilotait, en compagnie de deux autres personnes. Dans un communiqué, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak a salué un « journaliste rigoureux, passionné par la vie politique et les joutes d’idées », qui « incarnait le pluralisme, la passion de la précision et le goût du débat d’idées ». Il était depuis 2017 éditorialiste sur CNews.