Le billet

Le problème du vent, c’est que plus on le brasse, plus il se voit. Début septembre, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, entamait la ritournelle sécuritaire du gouvernement dans un grand ramdam médiatique, en rebondissant sur les faits divers de l’été. La cause : le respect des maires – et donc de l’État. Et le garde des Sceaux de taper de l’effet de manche sur la table en sortant de sa robe une circulaire indiquant que « désormais », les insultes auprès des maires seraient retenues comme « outrage », permettant de davantage les pénaliser. Problème, comme le révélait un magistrat sur Twitter : l’article 433-5 du code pénal qualifie déjà ces faits et gestes comme un dit « outrage » depuis longtemps. Cela avait même été rappelé en 2013 par le ministre de la Justice de l’époque et inscrit au journal officiel du 28 février de la même année. Plutôt qu’une circulaire, un surligneur aurait donc été suffisant pour le ministre. Une semaine plus tard, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui veut combattre le sentiment d’insécurité des Français, annonce que « désormais », grande nouveauté, les statistiques de la délinquance seront publiées chaque mois. Seul hic : le service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) publie déjà, tous les mois, les derniers chiffres de la délinquance. En France, on a trouvé une jolie parade aux politiques qui disent mais ne font pas : des politiques qui annoncent ce qui est déjà fait.

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