À ceux qui jurent par un seul style musical, prière de passer votre chemin. Car Christophe Ménassier, à la fois compositeur et sound designer, est ce qu’on appelle un touche-à-tout. Un éclectisme qui ne date pas d’hier pour le Vauclusien né en 1973, qui vient de sortir The Unknown Movie, un album mélodique au titre explicite repéré par le label December Square. En ligne de mire : les réalisateurs et producteurs de cinéma pour celui qui a déjà réalisé en 2013 la bande originale du film Les Petits Princes, avec Reda Kateb en tête d’affiche. « J’ai commencé la musique relativement tard, à l’âge de 17 ans, en tant que batteur dans un groupe de punk. Par la suite, je me suis mis au hardcore et au skatecore avant de prendre une grande claque avec les Beastie Boys, qui restent encore aujourd’hui une référence. Puis ce fut l’arrivée de Rage Against the Machine, de la techno, de la house ou encore du drumn’bass avec les premières raves à Avignon », retrace celui qui a fréquenté deux écoles de musique pour tout bagage. « En réalité, je ne suis fermé à rien. Je suis également un grand amateur de hip hop, de soul, d’électro-pop ou de musique classique », poursuit le Marseillais d’adoption, qui se compare volontiers à un « caméléon » en termes d’inspirations. « J’ai même joué entre 1993 et 2000 dans le groupe avignonnais Stickbuzz, avec lequel nous avons fait plus de 300 concerts dans toute la France, dont le Printemps de Bourges », ajoute-t-il.
Des majors aux indépendants
On l’aura compris, la musique est vitale pour Christophe Ménassier. En 2001, il décide pourtant d’arrêter la scène et investit dans son propre studio, baptisé Home-K-One. Le point de départ de multiples collaborations publicitaires avec le monde des agences, des sociétés de production et des annonceurs, que ce soit pour le web ou la télévision. « L’un des premiers projets concernait une pub Nokia avec le directeur artistique star Pablo Pinasco. Ensuite, c’est allé très vite. J’ai notamment travaillé une ou plusieurs fois pour tous les grands noms du luxe comme Vuitton ou Jaeger-Lecoultre », résume-t-il, pointant une « liberté qu’on ne trouve pas forcément ailleurs ». De fait, ce supporter assumé de l’OM possède un regard privilégié sur l’évolution du marché et ses acteurs, qui le sollicitent régulièrement en dépit de son obstination à éviter la capitale. « Autant je collaborais beaucoup avec les agences majeures durant des années, autant je travaille aujourd’hui beaucoup plus avec les agences et les boîtes de prod indépendantes », relève celui qui se serait bien vu cuisinier s’il n’entretenait pas un rapport aussi fusionnel avec la musique.