La société de production 2P2L (La Maison des Maternelles) inaugure le congé menstruel pour ses salariées, une première en France dans le secteur des médias.
Le saviez-vous ? Au Japon, le droit au congé menstruel est inscrit dans la loi depuis 1947. C’est-à-dire qu’une entreprise n’a pas le droit de forcer une employée à travailler si elle est en période de règles. En France, ce type de congé n’est pas inscrit dans la loi. Cependant, chaque entreprise est libre d’instaurer ce dispositif si elle le souhaite.
L’idée est régulièrement remise sur la table. Ce mois-ci, c’est la société de production 2P2L, notamment productrice de la célèbre émission La Maison des Maternelles qui refait parler de ce sujet. Le groupe, dirigé par Jérôme Caza, va en effet proposer, à compter du 1er septembre 2022, un congé menstruel à ses salariées, qui constituent plus des deux tiers de ses effectifs. Elles pourront prendre, sans justification, une journée de congé, payée par l’entreprise et non décomptée, en cas de règles douloureuses.
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Signataire de la charte PFDM (Pour les Femmes Dans les Médias) contre le harcèlement sexuel dans les entreprises, l’objectif de la société, se revendique « la plus féministe du PAF », consiste à lever le tabou autour des menstruations. « Cette innovation sociale est mise en place de façon expérimentale et fera l’objet d’une évaluation à l’été prochain », peut-on lire dans un communiqué de presse.
Selon un sondage de l’Ifop, réalisé en mars 2021 et réunissant les réponses de 1 009 femmes âgées de 15 à 49 ans, 68 % des Françaises sont favorables à la mise en place d’un congé menstruel. Un chiffre qui atteint les 78 % si l’on ne regarde que les 15-19 ans. À l’inverse, certaines organisations féministes sont contre ce dispositif, avançant un risque de stigmatisation et de discrimination à l’embauche. Toujours selon l’Ifop pour Intimina en avril 2021, près d’une femme sur deux déclare souffrir de règles douloureuses.
La première initiative de ce genre a eu lieu en janvier 2021 : c’est la société coopérative La Collective, basée à Montpellier, qui avait pour la première fois testé la mise en place d’un congé menstruel. En mars 2022, à Toulouse, c’est la société de mobilier Louis qui a promulgué un congé menstruel.