Si les professionnels de l’événementiel se félicitent d’une année 2024 dynamique, les données de la plateforme Kactus révèlent un report des événements après l’été et un effet géographique, notamment en Île-de-France, boudée à la rentrée, au profit des régions du Sud.
Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont-ils incité les entreprises à annuler, décaler ou décentraliser leurs manifestations pour éviter les difficultés logistiques, l’indisponibilité ou l’inflation des lieux événementiels ? À en croire les représentants officiels de la profession, l’impact négatif des Jeux est inexistant, mais la réalité semble légèrement différente…
« Paris 2024 n’a pas eu l’impact négatif qui avait été évoqué en amont ; l’événement n’a pas empêché les entreprises du secteur de l’événementiel de travailler à plein régime », se réjouit Stéphane Abitbol, président de Lévénement. Constat partagé à l’Union française des métiers de l’événement (Unimev) et par les grands exploitants de lieux comme Comexposium ou GL events. Seule conséquence notable relevée par un porte-parole de ce dernier : « Une baisse de l’effet “last minute” ; les entreprises ont pris leur décision en amont et ne changent pas d’avis. »
Pourtant, selon les données compilées par Kactus, plateforme de réservation de lieux et prestataires d’événements B to B (qui réalise le baromètre du MICE pour l’International & French Travel Market-IFTM), l’impact est réel sur les séminaires et les soirées d’été. Les premiers ont connu une baisse de 17 % en juin 2024 comparé à juin 2023, et les secondes sont en recul de 12 %. « Les entreprises ont pris le parti de décaler voire de supprimer ces événements estivaux au profit d’événements post-JO, constate Arnaud Katz, CEO de Kactus. Il y a sans doute eu un excès de prudence des entreprises en ce qui concerne les difficultés de transport ou logistiques et les éventuelles hausses de prix en lien avec les Jeux. »
« La rentrée événementielle va aussi être très chargée », alerte-t-il. Les séminaires de dernier trimestre sont en hausse de 26 % et les soirées de rentrée enregistraient déjà une augmentation de 33 % début juillet (date du bouclage de cet article). « Le cumul du télétravail lié aux JO et des congés d’été va imposer aux collaborateurs une longue période sans se voir. Les entreprises auront donc besoin de créer des moments de cohésion à la rentrée », poursuit Arnaud Katz. Autre constat de Kactus, « les entreprises ont anticipé (dès avril-mai 2024 au lieu d’un mois avant habituellement) la réservation de leurs séminaires pour éviter d’avoir à subir la hausse des prix liée aux JO ».
La région Île-de-France est évidemment fortement impactée par l’effet Paris 2024. Celle-ci « est boudée par les entreprises pour leurs événements » et les réservations pour septembre-octobre sont en baisse de 37,5 %, note la plateforme. Une diminution des événements franciliens qui profite particulièrement aux régions Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur. C’est d’autant plus vrai qu’une tendance de fond – « le séminaire RSE, au vert, accessible en train, pour une cinquantaine de collaborateurs », dixit Arnaud Katz – leur est favorable. Une tendance sur laquelle des lieux comme Demeures de campagne se sont positionnés.