SUPPLÉMENT RSE

S’il n’y a pas de petits gestes pour prendre soin de la planète, certaines initiatives de marque arrivent à véritablement changer la donne. La preuve par l’exemple à travers ces quatre démarches.

1. Promouvoir la diversité et l’inclusion

En 2007, LVMH a mis en place la Mission handicap pour soutenir et développer l’emploi des personnes en situation de handicap. Pour le groupe, celles-ci « ont toute leur place dans le monde du luxe et contribuent à l’excellence de ses maisons ». Dans le prolongement, LVMH a signé en 2021 la charte du Réseau mondial entreprises et handicap de l’Organisation internationale du travail avec un objectif précis : atteindre 2 % de personnes en situation de handicap au sein de ses effectifs au niveau mondial, et ce, d’ici à 2025. Enfin, LVMH recommande à ses différentes maisons de développer leurs relations avec le secteur du travail protégé et adapté (STPA) afin de permettre aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité dans un milieu adéquat. En 2022, les prestations confiées au STPA représentaient 13 millions d’euros pour LVMH.

L’Oréal a également beaucoup œuvré concernant l’inclusion professionnelle. Le groupe fait ainsi partie d’Open for business, une coalition d’entreprises engagées dans la promotion des droits des personnes LGBTQIA+ à travers le monde. Quarante-sept personnes sont employées à temps plein chez des fournisseurs certifiés « LGBTQIA+ – owned companies » aux États-Unis. Depuis 2020, les filiales de L’Oréal ont par ailleurs étendu le congé parental (rémunéré) pour le coparent à six semaines minimum et le groupe a même lancé une « Politique droits humains collaborateurs ».

2. Imaginer une nouvelle conception du management

Le management est un puissant levier de RSE, et l’agence Marie-Antoinette l’a bien compris. Société à mission depuis mars 2023, elle s’engage depuis ses débuts, avec une volonté forte : transmettre, responsabiliser et écouter ses équipes. Depuis 2017, Marie-Antoinette a mis en place le programme « Tous acteurs de la confiance » afin d’adopter une nouvelle approche du management, et un shadow comex a été créé il y a environ deux ans. Une initiative qui laisse la possibilité aux collaborateurs volontaires de donner leur avis sur les décisions et les enjeux stratégiques de l’entreprise (primes, salaires, intéressements…), en marge du codir.

« Le shadow comex est composé d’environ huit collaborateurs de l’agence, majoritairement issus de la nouvelle génération, ce qui nous permet d’avoir un regard neuf sur certaines situations. Grâce à lui, on a pu mettre en place une grille des salaires transparente, pour assurer l’équité dans les rémunérations des collaborateurs et des futurs talents », explique Fanny Collinet, responsable RSE chez Marie-Antoinette. Des commissions parentalité, jeunes ou encore handicap/inclusion ont été instaurées pour impliquer les collaborateurs dans les différents projets RSE de l’agence, toujours sur la base du volontariat. Marie-Antoinette a ainsi souscrit à la charte Parental challenge, instauré un congé fausse couche ou encore mis en place du tutorat auprès d’élèves en difficulté.

3. Arrêter des références à succès

Arrêter une référence ou une pratique jugée peu écoresponsable constitue un engagement sérieux pour une entreprise, voire un challenge. Mustela, société à mission depuis 2021, a ainsi annoncé pour 2027 l’arrêt définitif de la production de ses lingettes, qui représentent tout de même 13 % du chiffre d’affaires du groupe en France. D’ici là, la marque des laboratoires Expanscience proposera aux parents des lingettes compostables à la maison ou des écolingettes réutilisables à la place des jetables, devenues une hérésie pour la planète. « Notre planète est confrontée à de nombreux défis. Les entreprises font plus que jamais partie de la solution et pour être pérennes et utiles à la société, elles doivent se réinventer », a déclaré Jean-Paul Berthomé, président des laboratoires. Celui-ci a fixé pour objectif de « devenir une entreprise à impact positif et régénératrice d’ici dix à vingt ans ».

Pour réduire son empreinte carbone, l’agence de voyages en ligne Evaneos a quant à elle décidé d’arrêter la vente de city breaks dans le courant de l’année 2024. Ces séjours de moins de cinq nuits accessibles en avion vont à l’encontre des problématiques écologiques. Un premier pas pour l’entreprise, qui souhaite faire voyager moins, mais mieux. « Renoncer est assez rare pour les acteurs du tourisme mais, pour être alignés avec notre mission d’un tourisme plus durable, il nous semblait inconcevable de continuer à vendre ces voyages. Cette décision affecte peu notre business mais s’inscrit dans une réflexion plus globale que nous avons entamée sur la réduction de notre empreinte carbone et sur les décisions à prendre dans le futur pour vendre plus de voyages proches, accessibles en train, et ainsi rendre le voyage lointain plus exceptionnel », confirme Lauren Hervé, global PR manager chez Evaneos.

4. Faire de la qualité et de la traçabilité des enjeux premiers

Pour Dr. Hauschka (Wala), qui inscrit ses enjeux RSE au cœur de sa proposition de valeur depuis 1967, année de sa création, la transparence et la traçabilité des matières premières sont une priorité. « Pour un produit cosmétique, le nombre de fournisseurs et d’intermédiaires est en moyenne de 20 à 30, comme le nombre d’ingrédients présents dans une formule. Même une petite marque qui se crée avec l’intention sincère de tracer la provenance et la qualité de ses ingrédients aura du mal à le faire sur l’ensemble de son sourcing. Et que dire de la montée en échelle des volumes quand le succès est au rendez-vous… Il induit une diversification des fournisseurs qui rend la traçabilité encore plus complexe », explique Marie-Line Serrier-Deglaire, directrice générale de Dr. Hauschka.

Pour réussir à tracer ses composants et en assurer la provenance et la qualité, Wala a recensé 1 000 ingrédients différents chez 250 producteurs que le groupe connaît individuellement. Ce qui permet d’obtenir des informations fiables, mais aussi de créer de véritables partenariats, au-delà du simple rapport transactionnel. Et l’entreprise va plus loin. « Visant la qualité agricole biodynamique (contributrice positive à la biodiversité), nous nous sommes dotés d’une équipe technique pour accompagner les fournisseurs de matières premières dans leur transition en les formant et en les équipant. Par exemple, nous aidons à la production d’énergie via les coques de noix de macadamia chez notre partenaire Limbua au Kenya », détaille Marie-Line Serrier-Deglaire.

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