Connaître une pratique professionnelle sur le bout des doigts est une chose, l’exposer clairement à un public d’étudiants en est une autre. Pour maximiser les chances de réussir la seconde, quelques conseils utiles de spécialistes. Un article également disponible en version audio.
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Une bonne intervention est une intervention… préparée ! « Pour assurer une bonne dynamique, il faut structurer son cours ou son intervention, l’organiser et le planifier soigneusement par étapes afin de veiller à ce qu’il y ait une réelle progression dans l’acquisition des connaissances », souligne Cécile Gandon, conseillère pédagogique au sein du service universitaire de pédagogie de l’université Bretagne Sud.
La spécialiste conseille de rédiger un « scénario pédagogique ». « Il s’agit de formaliser par écrit le déroulement de son cours », précise-t-elle. Ce document doit agencer les quatre éléments clefs, à savoir les objectifs d’apprentissage, les contenus qui seront abordés, les méthodes ou activités qui seront mises en place, et enfin les évaluations.
Être « présent » et « convaincre »
Les objectifs initiaux revêtent une importance cruciale, rappelle Cécile Gandon : « Ils sont au cœur de l’enseignement parce que ce sont eux qui vont guider ce que l’enseignant fera avec ses étudiants durant les cours, mais aussi la manière dont il va les évaluer. »
Une bonne préparation physique et mentale est tout aussi nécessaire, ajoute Annie Leibovitz, coach professionnelle diplômée : « Parler en public, c’est comme un sport. Il faut faire face à ses émotions et les gérer, tout en étant présent et convaincant devant le public. » D’où des exercices avant d’entrer dans l’arène. D’abord, s’isoler quelques minutes « pour se recentrer sur soi » ; puis se détendre physiquement pour réduire les tensions ; ensuite, se concentrer sur son souffle et sa respiration pendant trois à cinq minutes, ce qui permet de réguler le rythme cardiaque et garder ainsi plus d’énergie ; enfin, s’entraîner à la visualisation de sa réussite.
Entraîner le cerveau
« La visualisation mentale positive, combinée à la respiration, permet de se projeter sur son succès, et non sur des scénarios catastrophes », souligne Annie Leibovitz. Elle a une autre vertu : dérouler mentalement les différentes séquences de l’intervention, ressentir le bien-être d’avoir franchi avec succès toutes les étapes.
Et surtout, il faut s’entraîner et répéter. « Cela permet de se libérer et d’avoir une certaine maîtrise, souligne Annie Leibovitz. S’entraîner, c’est faire comprendre au cerveau que le sujet et la situation à aborder sont déjà connus. »
Enfin, lors de la première rencontre avec les étudiants, il ne faut jamais oublier de poser le cadre et les règles, souligne Cécile Gandon : « Il faut expliquer par exemple que l’on souhaite que les étudiants participent, qu’il y aura des échanges et qu’ils vont se dérouler de telle et telle façon. Il faut aussi expliquer le déroulé pour éviter de prendre les étudiants au dépourvu. » Cette mise au point installera un cadre d’apprentissage favorisant la participation et l’engagement. Il sera le centre de gravité du cours et l’horizon à ne jamais perdre de vue en cas d’imprévus, par nature difficiles à anticiper mais qui seront ainsi mieux surmontés.