Malgré ce qu'en disent certaines figures politiques, si, un mineur possède bel et bien une vie privée. Elle doit être préservée. Et c'est la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 qui le dit.
Le gouvernement nous avait déjà servi le refrain de l’autorité parentale avec les propositions du Premier ministre Gabriel Attal, ou le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, cette fois, la secrétaire d’État chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, a poussé le bouchon plus loin sur le plateau de Télématin. La députée Renaissance estime qu’un mineur n’a pas de vie privée. « Je veux revenir sur quelque chose qui me frappe ces dernières années, c’est de penser qu’un adolescent à une vie privée. Un adolescent est un mineur, donc les parents ont le droit de fouiller dans le téléphone, de chercher quelque chose dans la chambre », admet-elle sans sourciller. Si elle reconnaît à mi-mot que chacun a le droit à « son petit jardin secret », elle admet devant Thomas Sotto, « se mêler » et « fouiller » dans le téléphone de ses enfants.
Rappelons-lui d’abord que la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 prévoit une protection de la vie privée de l’enfant. Que le contrôle n’est pas la surveillance, que certes, nos bambins sont soumis à l’exercice de l’autorité parentale, mais dans le but de « les protéger et garantir leur développement » et que cette dernière « peut, de fait, limiter ses libertés, sans toutefois les annihiler », précise le Défenseur des droits dans un rapport sur la « vie privée des mineurs ». L’ennui, c’est qu’à écouter nos dirigeants depuis quelques semaines, les phrases s’arrêtent trop tôt. On entend davantage la jouissance de la puissance autoritaire plutôt que le souci du développement et d’apprentissage des libertés des mineurs. Tout ça, le jour même de la sortie de la campagne contre les violences éducatives ordinaires. Sacré timing.