Alors qu'une étude de l'Arcom prédit un avenir morose pour les médias, l'Observatoire de l'e-pub du SRI constate une croissance constante du marché de la pub digitale, largement portée par les Gafam.
Dans un univers aussi imprévisible que la publicité, où la visibilité dépasse rarement quelques semaines, l’étude de l’Arcom sur les perspectives d’évolution du marché publicitaire voit loin et se projette jusqu’en 2030. Et les nouvelles ne sont pas très bonnes pour les médias. Elle prévoit que d’ici à 2030 les médias qui investissent dans les contenus d’information et de création (la plupart des médias historiques, mais aussi certains services de vidéo à la demande) verront leurs ressources poursuivre leur baisse : 7,3 milliards d’euros en 2012, 6,1 en 2022 et 5,3 en 2030 soit une diminution à venir de -800 millions d’euros d’ici 2030. En parallèle, les Gafa verront leurs revenus progresser (+400 millions d’euros sur la période) et représenteront une part croissante du marché publicitaire total (6,4% en 2030 contre 5,2% en 2022).
Un constat confirmé par l'Observatoire de l'e-pub publié par le SRI, en partenariat avec l’Udecam cette fois-ci. Son baromètre relève une croissance constante du marché de la publicité en ligne (+9%) en 2023 pour atteindre 9,3 milliards d’euros. Cette hausse est largement portée par les Gafam, et le marché global se resserre encore davantage autour des géants du web, le trio Google, Amazon et Meta, dont la part de marché atteint désormais 68%, soit 6,3 milliards d'euros. En revanche le segment de l'information et de l'édition a, lui, souffert en 2023, terminant sur un repli de 6%, à 548 millions d'euros. Espérons que les États généraux de l’information aboutiront à des pistes concrètes pour les médias. Ils en ont besoin.
