Alors que 14 des 24 éditions régionales de France 3 ont été perturbées, le 4 septembre, par un mouvement de grève, Delphine Ernotte est monté au créneau pour défendre ses JT. Mais ICI n’est-il pas le nom d’une fusion inéluctable entre les rédactions de France 3 et de France Bleu ?
Peut-on vraiment lui donner tort ? Alors que 14 des 24 éditions régionales de France 3 ont été perturbées, le 4 septembre, par un mouvement de grève, Delphine Ernotte a donné une interview au Monde où elle affirme que les téléspectateurs « attendent une info locale vue de chez eux, des campagnes et des périphéries, moins parisiano-centrée ». Certes, on peut comprendre les syndicats lorsqu’ils s’inquiètent de moyens insuffisants ou de la mutation de métiers qu’entraîne la fin des éditions nationales du 12/13 et du 19/20 au profit de la marque multi-régionale ICI. Mais au global, rappelle-t-elle, cette marque porte 48 JT régionaux qui permettront de « donner la parole à des gens que l’on voit peu sur les antennes et de la place à ce qui se passe en dehors des lieux de pouvoir ». Reste un non-dit : ICI n’est-il pas le nom d’une fusion inéluctable entre les rédactions de France 3 et de France Bleu ? Pour l’heure, la patronne parle de « trait d’union », de « marque unique », de « ligne éditoriale commune ». Son contrat d’objectifs et de moyens dira sans doute jusqu’où ira ce rapprochement. Le 31 août, le PDG d’Altice Media, Arthur Dreyfuss, a pointé avec ironie qu’ICI n’est sans doute pas étranger à l’essor de BFM en régions qui touche déjà 6 millions de téléspectateurs : « On va continuer de participer à la modernisation du service public ».