Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la révolution copernicienne, qui place le Soleil au centre de notre système planétaire n’a pas eu lieu au XVe siècle, mais 1 700 ans plus tôt. Pendant 17 siècles, les personnages de sciences ne se sont pas trompés, n’ont pas été aveuglés. Selon Arthur Koestler, ils ont été humains, c’est-à-dire ET rationnel ET irrationnel.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la révolution copernicienne, qui place le Soleil au centre de notre système planétaire - et non plus la Terre - n’a pas eu lieu au XVe siècle, mais 1 700 ans plus tôt. Comme le raconte Arthur Koestler dans Les Somnambules, Aristarque de Samos, en 280 avant Jésus Christ, mathématicien et astronome, évoquait déjà un système héliocentrique, cohérent, qui expliquait bien mieux le mouvement des planètes que les 40 combinaisons de cercles agrégées en manège de Foire du Trône ne décrivait leur déplacement dans le ciel. Aristarque était respecté, écouté : mais non. Le Soleil était déjà symboliquement au centre de tout : mais non.
Pendant 17 siècles, les personnages de sciences ne sont pas trompés, n’ont pas été aveuglés. Ils n’ont pas été totalement irrationnels – ou constamment persécutés par la religion comme c’est souvent faussement raconté. Selon Koestler, ils ont été humains. C’est-à-dire ET rationnel ET irrationnel. En même temps. « Pourquoi permettre aux artistes, aux conquérants, aux hommes d’État, d’obéir à des motifs irrationnels et refuser cela aux seuls héros de la Science ? », interroge Koestler. Une société tout entière peut fermer les yeux, des années durant, sur l’évidence. Sur la corruption qui la ronge, sur les errements moraux de ses dirigeants, sur ses propres désirs ubriques de puissance… Méfions-nous toujours de ceux qui se réclament « du parti de la Raison ». Et regardons d’abord l’évidence que nous-mêmes, ne souhaitons pas voir.