La société s’inquiète des résultats des tests effectués, qui sont catastrophiques pour les éditeurs, et demande à Google d’effectuer des modifications.

Dans un billet de blog paru jeudi 27 juin, le spécialiste de la publicité en ligne, Criteo, s’inquiète de ses tests autour de la Privacy Sandbox, la solution de Google permettant de pallier, pour la publicité en ligne, la suppression des cookies tiers de Chrome. La société avait étroitement collaboré avec Google depuis plusieurs mois autour de la mise en place de ce nouvel outil, allant jusqu’à prendre la parole ensemble plusieurs fois. Mais dans le billet, Criteo s’alarme par la voix de Todd Parsons, Chief Product Officer : « Les résultats de nos tests et les commentaires directs des éditeurs indiquent que la version actuelle de Privacy Sandbox n’atteint pas l’objectif déclaré de Google de limiter la perte de revenus des éditeurs à un maximum de 5 % », estime-t-il. Au contraire, si elle était implémentée aujourd’hui, « les éditeurs perdraient en moyenne 60 % de leurs revenus provenant de Chrome », indique-t-il. Les tests ont été effectués sur les campagnes de publicité de Criteo, et les inventaires de ses partenaires sur trois critères : le contenu publicitaire de qualité, atteindre l’audience recherchée par les annonceurs, et obtenir un impact mesurable sur la campagne. La société a « publiquement prescrit des modifications à Google et la CMA (Competition and Markets Authority) » afin de faire en sorte d’améliorer la Privacy Sandbox », et estime également qu’un « calendrier de déploiement raisonnable contribuera à atténuer des problèmes. »

Contacté par Stratégies, Google estime qu’il est « impossible de prédire la performance des éditeurs en se basant uniquement sur l’efficacité d’une seule plateforme d’achat, car les éditeurs travaillent généralement avec des dizaines de sources de demande. » Le groupe pense donc que le cas de Criteo ne peut se considérer comme représentatif du fonctionnement de la Privacy Sandbox. « De plus, nous nous attendons à ce que les indicateurs de performance évoluent, et ils ne reflètent pas actuellement le fonctionnement de l’écosystème global dans un véritable marché - qui n’existera pas tant que l’adoption ne se sera pas étendue parallèlement au trafic sans cookie tiers. » Google renvoie donc le secteur dans les cordes en affirmant que les tests ne sont pas assez développés pour avoir une vue légitime de la performance de l’outil. (Rappelons que la CMA étudie cet été la validité de la procédure de test et des conséquences de ce grand changement de Chrome pour le marché publicitaire du point de vue de la concurrence.)
« Nous attendons avec impatience que l’écosystème continue à partager des informations précieuses et des demandes de fonctionnalités pour Chrome et l’industrie », indique encore Google. Notons que la société ne cesse de rappeler régulièrement que la Privacy Sandbox n'a pas à être considérée comme une solution de remplacement directe des cookies tiers, mais qu’elle viendra s’inclure dans un ensemble de solutions. Et que tout le monde du marketing changera, donc il ne sert à rien de plaquer les fonctionnements et les attentes de performance de l’ancien monde sur le nouveau.

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