Depuis IbraTV avec Black & White Burger en 2018, d’autres influenceurs comme Mister V, Ophenya ou Michou collaborent avec des fast-foods. L’année 2024 marque l’arrivée massive des burgers d'influenceurs.

C’est l’une des grandes tendances pour les influenceurs ces derniers temps. Les collaborations entre les créateurs de contenu et les marques de restauration rapide augmentent de manière progressive depuis 2018, avec comme point de départ le fast-food Black & WhiteBurger lancé par IbraTV, créateur de contenu depuis une dizaine d’années et comptabilisant près de 5 millions d’abonnés. 

Ces derniers mois, plusieurs créateurs de contenu comme Mister V, Mohammed Henni, Ophenya, Alexis ou encore Michou collaborent avec des chaînes de fast-foods, devenues le nouveau territoire des influenceurs.

Mais alors pourquoi les créateurs de contenus se penchent sur ce marché ? La raison est assez simple, et la co-fondatrice d’AD Crew, Maud Lejeune, nous donne son opinion sur le sujet. Cet effet de mode permettrait à ces personnalités publiques de pouvoir «diversifier leur activité, en profitant de leur notoriété» mais aussi pour des raisons financières, car c’est un moyen facile de gagner de l’argent facilement, selon elle.

Les dark kitchens

Au coeur de cette nouvelle tendance : les dark kitchen, qui ont fait leur apparition de manière importante ces dernières années. Une dark kitchen est un restaurant virtuel, c'est-à-dire une cuisine qui prépare les plats uniquement pour les plateformes de livraison de nourriture sur Internet. La cuisine peut travailler pour plusieurs marques, restaurants, elle n’a pas d’affiliation avec une marque en spécifique.

Les influenceurs font appel à des dark kitchens pour leur collaboration ce qui leur permette de «pouvoir se faire plus de marge, et donc de profiter d’une rentabilité plus importante», affirme Maud Lejeune. C’est la possibilité effectivement pour les influenceurs de produire à de faibles coûts.

Dans cette même idée de générer des profits, ses collaborations se font autour du smash burger qui un type de burger très écrasé, qui est facile à transporter et reste dans un bon état même après 20, 30, 45 minutes de voyages avant d’arriver chez le consommateur. Avec ce type burger, il est possible d’augmenter les profits en gardant un prix basique de burger, la marge est plus importante. Ou sinon en réduisant le prix du burger, ce qui tapera à l’œil du consommateur et donc attira plus.

Toucher un plus grand nombre de clients

Cette méthode questionne les internautes sur la provenance des produits ainsi que sur la qualité des produits sélectionnés. Mais l’utilisation d’une dark kitchen a pour but de «vendre à une grande échelle et de toucher le plus de monde possible sur toute la France», ajoute la spécialiste.

Ophenya par exemple, a inauguré le 8 juin dernier sa marque de «B (hug) er» à Paris dans le restaurant italien Délices d’Italie. Pour déguster son burger, il faut aller sur place, scanner un QR code qui redirige sur une plateforme où le consomateur peut commander à emporter «en livraison» et/ou «sur place». Pour valider la commande, il faut payer sur la plateforme. Cette nouvelle influenceuse travaille avec la dark kitchen No Bainer, ce qui lui permet de toucher un plus grand nombre de clients.

Une voie qu’Alexis Thiebaut, lui, a décidé de ne pas suivre. Influenceur chez AD Crew, il a décidé de passer par une cuisine et non par une dark kitchen. L’influenceur collabore avec un restaurant qu’il connaît bien, le One & One. Après plusieurs mois de travail, sa marque de burger «Le Paris d’Alexis» sera disponible de cet été jusqu’à début septembre dans le restaurant parisien. Le prix du burger reste le même que ce soit sur place, avec des frites à emporter et/ou en livraison sur Uber Eat, 15,50€.

Privilégier la qualité à la quantité

La qualité prend le dessus sur la quantité : «Je suis un influenceur Food, donc je ne peux pas proposer des aliments de mauvaise qualité. J’ai une certaine image à garder étant donné que je goutte et donne des avis sur des restaurants, il faut que la qualité soit irréprochable», nous confie-t-il. Alexis n’hésite pas à informer ses clients sur la provenance des steaks de bœuf (race Normande) ainsi que sur le traitement (élevage responsable) sur ses réseaux.

Son idée est de « ne pas chercher la rentabilité, mais plutôt de proposer des produits de qualité ». Pour concrétiser cette décision, au lieu de vendre des burgers à 3/4 € pour une marge importante, ses burgers sont à 1 €. Le but de cette opération marketing est d’offrir de la visibilité au restaurant grâce à l’image de l’influenceur, sans viser un gain financier direct. Même si le recours à un influenceur vise à attirer des clients et, in fine, à obtenir une rentabilité intéressante.

Néanmoins, l’objectif de cette collaboration est de pouvoir donner un second souffle au restaurant, tout en proposant des produits de qualités sans passer par une dark kitchen, tout en étant proche de sa communauté, sans rechercher du profit avec les burgers qui sont à son nom, «Le Paris d’Alexis».

La Food s’étend au-delà des influenceurs

Cette tendance dépasse le cadre des influenceurs et s’étend vers de nouveaux horizons. Ninho a lancé en 2023 son premier fast-food nommé «Jefe Burger» en 2023. Le rappeur a notamment fait appel au gagnant de Top Chef 2016, Xavier Pincemin, pour l’accompagner dans la préparation des burgers, dans le 16e arrondissement de Paris.

Un an plus tard, en avril 2024, le rappeur annonce l’ouverture d’un nouveau restaurant mais cette fois-ci gastronomique sur les Champs Elysées, N’Joy Paris. D’autres rappeur font des collaborations dans le secteur de la collaboration comme SCH. Le rappeur marseillais a fait la promotion de son dernier album intitulé «JVLIVS Prequel : Giulio», sorti le 31 mai dernier par l’intermédiaire d’un restaurant éphémère.

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