La DRH Monde de Jellyfish Marie Raimbert-Galtier vient d’être nommée directrice générale France de l’agence. Une nomination qui n’est pas due au hasard tant sa curiosité l’amène à aller plus loin que sa fonction.
Elle aime agencer et désagencer les murs, au propre comme au figuré. L’ex-DRH monde de Jellyfish vient d’en être nommée directrice générale France. Un mouvement qui ne surprend pas ceux qui la connaissent. Elle reçoit dans son bureau, en haut du siège de l’agence, un immeuble haussmannien du 9e arrondissement entièrement refait et pour lequel, en tant que RH, elle a co-dessiné les plans. « Nous avons tout abattu. Ne restaient pratiquement que les quatre façades extérieures », se souvient-elle.
Elle a adoré faire cela. L’aventure a commencé il y a dix ans, dix ans où elle n’a cessé de pousser les murs. Depuis la fusion des start-up Uptilab et Tradelab, qui a donné naissance à Jellyfish en 2019, l’agence a réalisé 18 acquisitions dans le monde. Elle compte désormais 2500 personnes, dont près de 400 en France. Évidemment qu’il faut sans cesse pousser les cloisons… Mais Marie Raimbert a cette envie depuis toujours. Et ce n’est pas pour rien que David Jones, le patron de Brandtech, qui a racheté Jellyfish en juin 2023, l’a nommée à la direction générale en France.
Déjà, étudiante, alors qu’elle étudiait la criminologie, elle œuvrait en tant que manager au Quick de Brie-Comte-Robert. « Le restaurant était un établissement pilote pour la formation des dirigeants et franchisés qui venaient y faire leurs gammes », se souvient-elle. Elle arrive aux RH par hasard. D’abord chez Axa, où elle travaille en CDD en parallèle de ses études. Très vite, ses envies se portent ailleurs que sur les tâches administratives, qu’elle exécute rapidement.
Elle débarque chez Carrefour, pour les débuts de la livraison à domicile, puis dans le domaine biomédical en 2009 chez Sorin Group, qui fabrique des pacemakers. « C’était passionnant de s’intéresser aux processus industriels, extrêmement sécurisés », détaille-t-elle. Après un rapide passage chez Veolia, elle arrive chez Heineken : « Le but était d’aller en dehors des RH. L’entreprise était confrontée à l’arrivée de nombreux petits brasseurs indépendants sur le marché. Je suis allée voir la logistique, le commerce… »
Esprit agile
En 2015, elle veut une expérience de petite structure. Elle postule alors chez Tradelab, que le fonds Fimalac vient d’intégrer. « Nous étions 40, il y avait tout à faire : du papier toilette à la stratégie. Je me suis rédigé moi-même mon contrat, après avoir acheté mon PC et une rallonge à la Fnac », ironise-t-elle. Dix ans plus tard, le groupe a bien changé. « Mais il ne faut pas faire un copié-collé des grands groupes. Ce que les clients viennent chercher, c’est justement l’agilité », conseille-t-elle. Même si gérer 2500 personnes demande de davantage cadrer les choses…
Le secret ? « Le plus bel indicateur, c’est lorsque les employés disent “nous” pour parler de l’entreprise qui les accueille, et pas “eux” », décrit-elle. Une DRH qui devient DG voit large : « On attend de toutes les fonctions supports qu’elles s’intéressent aux affaires. RH, finance, marketing… Sinon, nos actions retardent le business. » Ce qu’elle ne perd jamais de vue.
Parcours
2000. Commence à travailler à 16 ans en parallèle de ses études.
2007. RH chez Axa, puis Sorin Group
2013. France Boissons (Heineken).
2016. Postule pour devenir DRH de Tradelab.
2019. Tradelab devient Jellyfish.
2024. Devient directrice générale de Jellyfish France.