Le directeur général et fondateur de Vae Solis Communications, Arnaud Dupui-Castérès, a su imposer son agence sur un marché de plus en plus éclaté de l’influence et de la réputation.

Il suffit de lancer Arnaud Dupui-Castérès sur TotalEnergies pour mesurer à quel point il peut être convaincant dans la défense d’un client. Le projet d’oléoduc entre l’Ouganda et la Tanzanie ? « Il est enterré, pour ne pas nuire à l’environnement, ce qui n’est pas le cas du pipeline chinois entre le Niger et le Bénin ». On en oublierait presque que Vae Solis a perdu en début d’année le budget Total. Mais l’homme est ainsi, avec un sens du plaidoyer ou comme il dit de « l’advocacy » qui dépasse les limites du contrat. Il se souvient de l’assemblée générale du pétrolier, en mai 2023, où « dans une manifestation de 200 personnes, on comptait 110 journalistes ». Cela avait conduit les chaînes d’infos à tourner avec les images de l’opération pendant 36 heures et la Première ministre Élisabeth Borne à réagir. Suivirent une résolution au Parlement européen et une commission d’enquête sénatoriale sur le groupe, instruite par Yannick Jadot. Un cauchemar de communicant.

Aujourd’hui, ses principaux clients s’appellent Suez-Veolia, Atos, Vinci Autoroutes, Bouygues Immobilier, le Medef ou Lagardère. Parmi une quarantaine de grands comptes (et 160 lignes de clients), on retrouve aussi le Service d’information du gouvernement (SIG), SNCF Gares & Connexions, Deloitte, Barrière, Cofidis ou Cdiscount. Sa société, Vae Solis, ex-Leo Corporate, s’est taillé une réputation dans le « capital réputationnel ». Un actif immatériel qui, depuis le changement des normes comptables IFRS en 2005, entre dans l’actif d’une société. Vae Solis opère notamment dans la gestion de crise, les affaires publiques, la communication interne et même judiciaire. « L’affaire François-Marie Banier face à Bettencourt, pour laquelle son avocat a fait appel à nous, c’est 26 répétitions de l’audience », se souvient Arnaud Dupui-Castérès. Une des spécialités de l’agence qui affiche 54 salariés et 12 millions d’euros d’honoraires ? La prévention des risques. L’héritage d’un service national à la délégation des affaires stratégiques du ministère de la Défense puis d’une proximité avec Matignon, devenu un client important entre 2002 et 2005, époque Jean-Pierre Raffarin. Face au sras ou au H5N1, Vae Solis travaille alors sur un guide de prévention des pandémies. Et multiplie les simulations de crise nucléaire, bactériologique ou chimique.

Depuis 2020, Vae Solis a fusionné avec Footprint Consultants, dirigé par Philippe Manière qui devient alors président et cofondateur de Vae Solis. Arnaud Dupui-Casteres, qui contrôle la majorité du capital, estime que le chemin a pu paraître long et fastidieux mais qu’il a « réussi à installer une belle marque ». Et demain ? « On va continuer à nous développer alors que le marché est dynamique et que des acteurs vont disparaître, confie-t-il, l’enjeu du capital réputation est fondamental dans beaucoup d’activités. Je n’exclus pas de racheter des sociétés… »

Parcours

1993. DEA de sciences politiques et relations internationales à Paris 1

1995. Chef adjoint de cabinet de Jean-Pierre Raffarin, ministre des PME, du Commerce et de l’Artisanat.

1997. Président de l'agence Francom.

2000. DG du département de communication institutionnelle de Leo Burnett.

2002. Fondateur et CEO de Vae Solis Communications (ex-Leo Corporate)

2004. Cofondateur du Club 21e siècle

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