Agences

Cinq ans après le rachat de Gyro, Dentsu poursuit la rationalisation de son offre. En France, Gyro Paris évoluera désormais sous la bannière DentsuMB, censée lui permettre d’élargir son horizon.

Une page se tourne pour Gyro Paris. Mais en opérant désormais sous la bannière DentsuMB, l’agence dirigée par Nathaël Duboc et Sébastien Zanini, qui fait partie du réseau Gyro entré dans le giron du groupe Dentsu mi-2016, a bénéficié d’un traitement de faveur. Alors que les autres agences du réseau – une quinzaine de bureaux dans le monde – rallient Merkle, entité fédérant les expertises B to B du groupe japonais à travers la planète, Gyro Paris intègre DentsuMB. Un choix somme toute logique, à écouter les deux dirigeants. « Gyro est à l’origine un réseau spécialisé dans la communication B to B mais, ces dernières années, Gyro Paris a développé un positionnement à part, à la fois BtoB et BtoC », retracent-ils en écho à des références comme Zeiss, Midas, Foncia, Ecosystem, Pilot Pen ou le ministère du Travail.

ADN créatif

En d’autres termes, un ADN créatif plus en phase avec la volonté de Dentsu consistant à faire de DentsuMB son bras armé publicitaire à l’échelle mondiale. Engagé dans une profonde mue destinée à simplifier son offre, pléthorique et difficilement lisible en raison des nombreuses acquisitions réalisées ces dernières années, le groupe Dentsu s’appuiera donc sur l’agence parisienne pour faire grandir ses positions dans l’Hexagone. « DentsuMB incarne la publicité au niveau global et cette opération s’inscrit dans une accélération du groupe sur le volet créatif qui ne cesse de se confirmer », se félicite Sébastien Zanini, également directeur de la création. Preuve en est : l’arrivée fin 2020 comme global CEO de Wendy Clark – ex-CEO du réseau publicitaire phare DDB – ou les débauchages récents de pointures de la pub outre-Manche et aux États-Unis telles que Simon Lloyd et Fred Levron. Signe qu’il se passe quelque chose alors que Dentsu, qui se rêve en champion de l’ère post-publicitaire, a souffert plus encore que ses rivaux majeurs des conséquences de la crise sanitaire. Y compris en France. « Comme la plupart des acteurs, nous avons connu un exercice 2020 marqué par des difficultés. Mais l’année 2021 a entraîné une croissance de 25% et une profitabilité supérieure à celle enregistrée en 2019. Sans omettre des opérations primées comme la campagne monde de Zeiss distinguée aux Epica Awards », fait valoir Nathaël Duboc.

Avantages réciproques

Les bénéfices de cette intégration seraient quant à eux évidents, selon le tandem de dirigeants. « D’une part, cela permettra à Dentsu de renforcer la cohérence de la stratégie publicitaire des marques à l’échelle mondiale. D’autre part, cela doit nous autoriser à monter sur des appels d’offres et des marques plus importantes et plus internationales », poursuit-il. Pas question pour autant de délaisser les clients historiques ou nouvellement conquis, alors que l’agence se distingue sur le marché par sa capacité à travailler dans la durée. « Nous avons voulu mettre en avant cette fidélité éprouvée en donnant la parole à nos clients dans la campagne annonçant ce changement de nom », confirme Sébastien Zanini. Le mot d’ordre ? « La seule agence qui invite ses clients à changer d’agence ». Sans perdre au change.

Chiffres clés

50 Nombre de salariés

5 millions d’euros Marge brute annuelle

16 millions d’euros Chiffre d’affaires annuel

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