Tribune
La pandémie du Covid-19 doit nous interroger sur la relation qu'entretient un annonceur avec son agence de relation publics. Car même si la crise que nous traversons secoue les entreprises, celles-ci doivent comprendre que les communicants sont là pour les aider au quotidien à soutenir leur croissance.

La période actuelle n’en finit plus de faire couler l’encre. Et pour cause ! Incertaine et angoissante pour certains, réflexive, apaisante voire stimulante pour d’autres, elle demeure quoiqu’il en soit historique pour tous. Nous sommes tous frappés, une fois dilué l’effarement d’une mise en confinement sans horizon, au cœur de notre quotidien le plus intime. Nous sommes contraints d’arranger, voire d’affronter tant bien que mal, des modes de vie domestique ou sociale, comme des habitudes de travail, d’un nouveau genre. C’est entendu, personne n’en sortira, si ce n’est indemne, du moins tout à fait le même. Ni les personnes, ni les entreprises d’ailleurs.

En première ligne du choc provoqué par la décision présidentielle d’un arrêt net de la vie nationale au soutien de la lutte contre l’ennemi invisible, les entreprises commencent tout juste à accuser le coup. Et, en dehors de quelques rares exceptions, chaque semaine de confinement grignote encore davantage le dynamisme et la croissance d’un nombre toujours plus important d’entre elles, sur tous les pans de l’économie française. Bref, à peine entrés dans un printemps exceptionnellement radieux, les dés sont pourtant déjà jetés : l’année 2020 est écrite et le chapitre est sinistre.

Et, si chacun d’entre nous - salarié ou entrepreneur, client ou prestataire, annonceur ou agence - est, j’en suis convaincue, plus que jamais prêt à accepter, sans le souci d’un coupable au piloris, de voir réduites parfois à peau de chagrin des années d’un travail collectif acharné, la période doit légitimement nous interroger sur notre rôle. Notre rôle social d’abord, dont la détermination relève davantage d’une recherche de sens individuelle et que je laisserai donc pudiquement au domaine de l’intime. Notre rôle économique aussi, et plus précisément notre place au sein de cette chaîne de valeur qui nous lie tous, irrémédiablement.

Malaise persistant de ce métier

En ce sens, l’on a vu fleurir ces derniers jours nombre d’appels à la solidarité sectorielle lancés, notamment au travers d’un fil incessant d’interviews et de tribunes, par quelques acteurs du marché de la communication. Appelant de leurs vœux la poursuite des collaborations (i.e. des honoraires) avec leurs clients malgré la crise, ils trahissent maladroitement le désespoir de dirigeants légitimement effarés et craintifs pour l’avenir. Le leur, mais aussi, et surtout, celui de leurs collaborateurs et, in fine, de tout un métier. Si cette complainte mérite à certains égards la temporisation (une start-up n’est pas un grand groupe, donc les arbitrages budgétaires ne relèvent pas des mêmes contraintes), je la comprends et la partage néanmoins, notamment en ce qu’elle trahit le malaise persistant de ce métier lassé de figurer comme une éternelle variable d’ajustement. Car ces cris d’alerte expriment avant toute chose une problématique commune à notre secteur : la difficulté à convaincre les clients que notre mission se joue davantage sur le terrain du partenariat que sur celui de la prestation de services.

Il apparait donc aujourd’hui impératif de créer les conditions d’une plus grande pédagogie portée sur la compréhension de ces derniers quant au rôle que jouent les communicants qui les servent au quotidien pour soutenir leur croissance. Un rôle qui ne peut être réduit qu’à une seule force opérationnelle, dont on pourrait stopper à l’envi la mobilisation en fonction d’impératifs divers, mais qui doit désormais pleinement embrasser sa dimension on ne peut plus stratégique, donc indispensable.

Du point de vue plus resserré du métier des relations publics, une agence est dotée d’une mission long-termiste, celle de la construction d’une réputation et d’une notoriété, via la transmission, l’adaptation et l’affinage des messages de l’entreprise au fil des mois, des années et de l’actualité. Nous ne cesserons donc jamais de l’affirmer encore et toujours : les relations aux médias sont une course de fond dans laquelle une agence s’engage pour vous, entreprises, avec conviction et pugnacité. S’arrêter net, c’est couper ses jambes au coureur, au risque de le voir difficilement retrouver son souffle, et reprendre avec une capacité et une puissance égales sa course au service de vos ambitions…



 



 



 



 



 

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