Quand on rencontre Béatrice Eastham, on se demande à quoi elle carbure. Débit de parole rapide, énergie débordante, projets en nombre et idées plein la tête témoignent de son « envie de contribuer à faire bouger les choses et [sa] soif de liberté ». C’est ce qui porte la fondatrice de Green Événements au quotidien, tant dans sa vie personnelle, où elle s’investit depuis des années dans des actions sociales, que dans sa vie professionnelle.
Repenser le durable et l’éphémère
Après dix ans à un poste d’ingénieure d’affaires, elle crée son entreprise en août 2009. C’est la découverte de l’événementiel dans la société d’un ami qui lui donne l’idée de fonder Green Événements. « J’ai eu l’intuition que le secteur événementiel pouvait avoir un impact par son exemplarité, être un laboratoire pour repenser le durable et l’éphémère et aussi porter des sujets pour une société meilleure bien au-delà de sa filière », explique-t-elle. Quand elle s’empare de la question, seuls quelques précurseurs, tels que Dan-Antoine Blanc-Shapira (patron de Sensation!) et Benoît Désveaux (dirigeant d’Hopscotch), y sont investis. « À l’époque, le vocabulaire commençait à apparaître, mais dans les faits, on était aux prémices des événements écoconçus, se souvient Béatrice Eastham. De plus, j’appréhendais un secteur qui ne faisait pas appel naturellement au conseil. »
L’entrepreneure remporte ses premiers contrats avec des sociétés comme La Poste et Bouygues, qui lui demandent d’organiser des événements avec une étiquette verte. Un an plus tard, elle s’affranchit de la partie opérationnelle pour se consacrer uniquement au conseil, accompagnant les lieux et les prestataires dans leur transition écologique et solidaire.
Au fil des années, sa clientèle s’enrichit de marques, agences et ministères de plus en plus sensibilisés au sujet. Elle s’associe avec MPI France-Suisse pour organiser le Ouaï (ex-ComInRSE), la journée de l’événement responsable, et multiplie ses interventions pour mobiliser et inspirer la filière.
Le 13 juin dernier, Green Événements ainsi que France Congrès et Événements lançaient au Quai d’Orsay « Destinations internationales responsables » #ISO 20121, un programme où neuf destinations françaises s’engagent en faveur du développement durable. Un projet soutenu par le secrétariat général du G7, qui avait par ailleurs mandaté son agence pour obtenir la certification ISO 20121 de son sommet à Biarritz. Et demain ? Béatrice Eastham souhaite « convaincre que la filière est au carrefour des autres filières et que le Ouaï devienne un mouvement ».