politique
Un article du Point sur les relations entre le président de l'UMP et l'agence relance le débat sur les liens entre politiques et communicants.

«L'affaire Copé», lancée par Le Point du 27 février, a enflammé la sphère politico-médiatique. Surfacturations et conflits d'intérêt? Règlement de comptes politiques? Au-delà de Jean-François Copé, président de l'UMP directement mis en cause dans cet article, Bastien Millot, son ancien directeur de cabinet à la mairie de Meaux, et Guy Alves, son ex-chef de cabinet au ministère du Budget, fondateurs en 2008 de l'agence de communication Bygmalion, sont au coeur de l'affaire.

 

Le newsmagazine accuse leur agence d'avoir bénéficié sans appels d'offres de commandes de leur mentor, alors président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. «De par son statut, un parti politique, comme une entreprise privée, n'est pas tenu de procéder à des appels d'offres», rétorque à Stratégies Bastien Millot, ancien co-président de l'agence qu'il a décidé de quitter l'an dernier. Il négocie depuis la vente de sa participation (23,5%).

 

«Je souhaite me consacrer à l'enseignement à Assas et Sciences Po et à l'écriture. Je prépare une livre sur le lynchage médiatique, ça ne s'invente pas...», lâche-t-il entre ironie et amertume.

 

«Avec cette affaire, l'actionnaire avec lequel nous discutions pour reprendre les parts de Bastien Millot, avec notre nouveau directeur général Richard Gibeaud, s'est finalement rétracté. Et on peut le comprendre», lance pour sa part Guy Alves, président de Bygmalion, qui détient aussi 23,5% de l'agence aux côtés du fonds luxembourgeois PLP (45%), environ 5% étant en autodétention.

 

Quant aux soupçons de surfacturation de sa filiale Events & Cie, évoqués par Le Point et concernant un budget de 8 millions d'euros pour l'organisation de meetings lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Guy Alves fulmine: «Nous avons facturé 4,7 millions d'euros pour ces prestations. D'où sortent ces 8 millions? Les soi-disants 20% de surfacturation sont sans fondement. J'ai porté plainte contre Le Point

 

Guy Alves tient aujourd'hui à se démarquer de Jean-François Copé: «J'apprécie l'homme, mais je n'ai aucun lien avec l'UMP qui d'ailleurs ne nous a même pas consulté quand il a souhaité refondre son site. Nous travaillons avec des mairies et élus de droite mais aussi de gauche comme la ville de Bagnolet pour la refonte de son site ou des élus socialistes en médiatraining. Aujourd'hui, nos clients du secteur public (collectivités, partis et élus), en grande partie hérités d'Idée pôle que nous avons rachetée en 2008 pour fonder Bygmalion, ne représentent que 30 à 35% de notre activité.» 

 

Reste la question d'un éventuel conflit d'intérêt évoqué par Le Point au sujet de cessions immobilières par l'Etat, avec pour protagonistes Jean-François Copé alors ministre du Budget, Emmanuel Limido, propriétaire du fond PLP (actionnaire de Bygmalion) et conseiller des acquéreurs qatariens via sa société Centuria qui se trouve avoir employé Guy Alves à sa sortie du ministère du Budget.

 

«La procédure a été respectée de bout en bout. Je rappelle juste que l'offre du fond qatari dépassait de 35 millions d'euros celle de l'autre candidat le mieux disant», assure Guy Alves qui s'afflige de ne devoir faire depuis quelque jours que du «damage control».

 

Encadré

 

Entre 3 et 5 millions de marge brute

 

Bygmalion, qui ne donne pas ses chiffres, déclare employer 35 personnes. Soit à l'aune des résultats du marché, une marge brute qui peut être estimée entre 3 et 5 millions d'euros. La société est constituée de cinq filiales. Quatre détenues à 100% : B Consultants (conseil en stratégie, RP...), B Digital (veille, e-réputation, sites...), Doxeo (formation élus et entreprises) et B4Sport (gestion d'image de sportifs, fédérations, clubs...). Events & Cie, principale cible du papier du Point, est détenue à 75% par Bygmalion, le solde revenant au dirigeant de cette agence d'événementiel, Franck Attal.

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