Pendant que le grand Meccano transatlantique occupe les hautes sphères, la vie continue dans les agences. Leo Burnett, filiale de Publicis Groupe en cours de fusion avec Omnicom, poursuit la consolidation de ses positions et de ses équipes. Après la greffe réussie de Xavier Beauregard, nommée début 2012 vice-président et directeur de la création, Jean-Paul Brunier, président de Leo Burnett, espère enfin caler son offre digitale avec l'arrivée d'une pointure du secteur: Olivier Abel, 47 ans. Cofondateur de La Chose, précédemment passé chez Proximity et Rapp, l'ancien président de Duke Razorfish (qui retrouve ainsi le groupe Publicis après une interruption de deux ans) est nommé directeur général adjoint de Leo Burnett et directeur général de Mediagong, sa filiale digitale acquise en 2012.
A ce dernier poste, il succède au Québécois Thomas Lecordier, qui a souhaité rejoindre le Canada. «Il me fallait un 4x4, fort sur la stratégie de marque comme sur le digital», explique Jean-Paul Brunier qui, après «une inévitable phase de transition» pour intégrer Mediagong (30 personnes, 3,8 millions d'euros de marge brute) compte donner un coup d'accélérateur à la digitalisation de l'agence, qui affiche déjà 20% de ses revenus dans le numérique avec des clients comme Procter & Gamble, Costa Croisières et CNP, gagné cet été. «Ma double mission est de rendre plus visible Mediagong, qui a de beaux budgets à son actif comme L'Oréal et Bel, ainsi que de rapprocher l'équipe de la création publicitaire, et vice versa», précise Olivier Abel, qui pourra s'appuyer sur le brésilien Carlos Evangelista (ex-TBWA Paris), recruté fin août en qualité de directeur de création de Mediagong, et sur une équipe «social media» de sept personnes récemment renforcée. «Ma mission sera d'autant plus facilitée que le planning stratégique de Leo Burnett est déjà très “digital minded”», conclut Olivier Abel.