«Il s'agit d'un poste d'observation intéressant sur la société, sur ce qu'elle tolère ou non.» Dominique Baudis, nommé à soixante-trois ans président de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) pour quatre ans, a pris la mesure de sa nouvelle mission, non exécutive contrairement à celle de son prédécesseur Jean-Pierre Teyssier.
Cet ancien journaliste et ex-président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui conserve son mandat de député européen (groupe du Parti populaire européen) et sa fonction de président de l'Institut du monde arabe, ne prétend pas arriver avec un programme en poche. «Mais il est clair que le gros de notre effort devra porter sur la régulation publicitaire numérique, la multitude d'acteurs sur ce marché n'étant pas toujours au fait de la déontologie du secteur», ajoute-t-il. Un groupe de travail planche d'ores et déjà sur le sujet et devrait présenter ses propositions d'ici à la fin de l'année afin d'actualiser les précédentes recommandations de l'Autorité sur la publicité numérique, datant de 2000 et 2005.
400 plaintes en 2009
Dominique Baudis s'appuiera sur Stéphane Martin, ancien responsable du Syndicat national de la publicité télévisée, nommé en avril dernier directeur général de l'ARPP. Ce dernier animera une équipe de 22 salariés, qui ont examiné en 2009 plus de 36 000 publicités avant diffusion. Cette année, l'ARPP a déjà donné 21 500 avis sur des films TV (procédure obligatoire) et 15 000 conseils pour des publicités sur d'autres médias (facultatif).
L'ARPP peut également s'autosaisir après diffusion, via son propre travail de pige ou à la demande du CSA pour les spots radio, mais aussi suite à des plaintes. Prises en compte par le Jury de déontologie publicitaire, ces dernières étaient au nombre d'environ 400 l'an dernier et devraient atteindre les 600 cette année.
