C'est en mars 2008 qu'Arthur Sadoun, président de Publicis Conseil, alors que son groupe enchaîne les acquisitions dans le numérique, passe à l'acte. Il débauche Charles-Georges Picot, directeur général de Publicis Dialog, pour le nommer directeur général adjoint chargé de la numérisation de l'enseigne publicitaire. L'homme connaît le sujet : il a participé au rachat de W Cube (devenue Publicis Modem) visant à accélérer le passage au numérique de l'agence de marketing services.
À partir de juillet 2008, Publicis Net (130 personnes) emménage chez ses cousins, sur les Champs-Élysées. «Il n'a jamais été question de fondre Publicis Net dans Conseil, précise Arthur Sadoun, également président de Publicis France depuis janvier 2009. Certains clients ne veulent que du numérique. Mais le fait d'avoir rapproché les équipes a permis de faire progresser le niveau créatif des idées digitales, et d'afficher grâce au numérique une croissance de 25% dans la marge brute de Publicis Conseil.»
Si les comptes de résultat demeurent distincts –ce n'est pas le cas chez Dialog et Modem–, l'objectif est de pousser l'intégration : les deux entités partagent quasiment tous leurs clients. «Faire entrer des marques chez Conseil par le numérique est aussi notre objectif», indique Pascal Nessim, coprésident de Publicis Net.
Cette deuxième étape commence avec un nouvel attelage en 2010, suite au départ chez TBWA de Philippe Simonet, coprésident de Publicis Net et directeur de la création numérique des deux enseignes. «Notre sujet n'est plus la numérisation entreprise depuis 18 mois mais la croissance», martèle Arthur Sadoun. Du coup, le profil des deux managers qu'il vient de recruter chez Publicis Net se caractérise moins par le Web que par la double expertise stratégie de marque et numérique. C'est le cas de Sébastien Vacherot, ex-TBWA MAP, qui remplace Philippe Simonet. Et plus encore de Iona Mac Gregor, ex-Nurun et TBWA, nommée directrice de la stratégie numérique. «Ils parlent le même langage publicitaire que leurs alter ego chez Conseil [Olivier Altmann et Valérie Hénaff] et que les clients », se félicite Arthur Sadoun. «L'enjeu est de faire travailler nos deux agences dans la complémentarité», renchérit Iona Mac Grégor.
