«Pour PwC, les Jeux ont commencé depuis quatre ans»

Dans quel cadre s’inscrit l’accompagnement du Cojop (Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques) et quand celui-ci a-t-il débuté ?

PwC France a été retenu comme partenaire officiel du Cojop sur les volets conseil en management, stratégie, risques, expertises juridique et fiscale au terme d’un appel d’offres portant sur le conseil stratégique au sens large. Le partenariat a été officiellement signé en juillet 2021 avec Tony Estanguet (président de Paris 2024, ndlr) mais PwC France a commencé à travailler sur le sujet dès l’été 2020, avec un plan bâti à horizon 2024. Les Jeux ont donc commencé il y a quatre ans pour nos équipes, avec une approche très connotée stratégie tandis que nos consultants œuvrent aujourd’hui essentiellement sur des sujets opérationnels. Pour PwC France, c’est un projet dit « one firm » puisque celui-ci mobilise tous les métiers de l’entreprise : audit, conseil, transactions et avocats. A date, ce sont plus de 450 missions qui ont été réalisées, allant de la stratégie à l’exécution et impliquant environ 500 collaborateurs sur les 6 000 que compte PwC en France.

Sur quels volets a plus précisément œuvré PwC France ?

Dans le cadre de son partenariat avec Paris 2024, le cabinet accompagne les équipes du comité d’organisation autour de plusieurs enjeux clés, tels que les finances, la gestion des ressources humaines, le pilotage de projet, le juridique, l'audit interne ou encore la gestion des risques. A ce titre, PwC France est présent au sein de toutes les directions « critiques », que ce soit la direction des ressources humaines, la direction commerciale, la direction juridique, la direction chargée de livrer les compétitions ou le comité exécutif. Sur le plan des ressources humaines, une mission majeure, à la fois très complexe et transversale, a été de bâtir le workforce planning. Comment organise-t-on les équipes et leur déploiement progressif dans le temps sur les 200 à 250 sites concentrant le public ? Qui fait-on travailler - salariés de Paris 2024, bénévoles, fournisseurs de services… - et via quel type d’organisation ? Comment passe-t-on du management de 100 personnes à celui de plus de 4 500 salariés ? Autant d’équations qu’il a fallu anticiper et résoudre. Autre exemple relatif aux RH : scruter les plus de 300 000 candidatures de bénévoles reçues pour 45 000 candidatures retenues afin de détecter les profils malveillants ou mal intentionnés, au nombre de plusieurs milliers. Dernier exemple sur le volet événementiel et exécution : PwC France a accompagné le Cojop dans sa stratégie d’approvisionnement dit critique et sa stratégie d’achats responsables, qui représentent des volumes colossaux. On a coutume de dire qu’organiser les Jeux, c’est l’équivalent d’organiser 40 Coupes du monde de football en même temps !

Les organisateurs mettent en avant la volonté de faire de Paris 2024 les Jeux les plus propres de l’histoire moderne. Quel rôle a joué PwC France vis-à-vis de cet objectif ?

Le sujet de l’héritage des Jeux et de sa dimension RSE fait partie de la vision affichée depuis le début par Paris 2024. A ce titre, la stratégie d’achats responsables - autrement dit les engagements qu’on attend des fournisseurs de Paris 2024 - et de restauration responsable font partie des indicateurs concernés. En l’occurrence, il ne fait aucun doute que les Jeux de Paris 2024 seront plus propres que les précédents, le Cojop ayant fixé pour objectif de diminuer de moitié l’empreinte carbone (par rapport à la moyenne des éditions de Londres en 2012 et de Rio de Janeiro en 2016, ndlr).

Alors que les retombées économiques de l’événement paraissent encore difficiles à chiffrer précisément, certains parlant de 2 à 3 milliards d’euros, quelle a été la ligne directrice pour la stratégie commerciale ?

PwC France a contribué à construire différents business plans permettant à Paris 2024 de renforcer leur dossier dans l’optique de convaincre les partenaires, en particulier des partenaires officiels de premier plan. Il est utile de rappeler qu’après la crise sanitaire mondiale liée au Covid-19, la situation financière était relativement délicate pour bon nombre d’entreprises. D’où la nécessité de donner un maximum de gages et de certitudes aux marques partenaires.

A quoi ressemblera l’après-Jeux et quelle est la feuille de route de PwC France dans cette optique ?

Nous allons continuer à travailler pendant mais aussi après les Jeux, avec un accompagnement potentiel jusqu’en 2025. Outre la problématique que constitue la dissolution du comité d’organisation, qui n’aura probablement pas lieu avant juin 2025, l’atterrissage du budget sera à coup sûr très regardé et des litiges ne manqueront pas de surgir. Au-delà, ce sont de multiples interrogations qui vont se poser. Que fait-on de l’équipement IT ou encore des services informatiques et cloud développés conjointement avec Paris 2024 pour ne donner que quelques exemples parmi d’autres ? Le tout en gardant dans un coin de la tête que les Jeux olympiques d’hiver 2030 devraient se dérouler dans les Alpes françaises.

Quels intérêts concrets retire PwC France de ce partenariat ?

Tout d’abord, Paris 2024 fait partie des clients phares du cabinet sur le volet conseil, avec un accompagnement à long terme significatif. C’est également une source de crédibilité majeure pour PwC France et évidemment un moyen de signer de nouveaux contrats. Enfin, l’accompagnement de Paris 2024 constitue un accélérateur considérable pour l’image de marque du cabinet. Cela génère un engagement fort en interne et des retombées notables en termes de marque employeur, comme on le constate ces derniers temps lorsqu’on communique au sein des grandes écoles. Dans un tout autre registre, la prochaine étape sera de capitaliser sur l’actif démentiel que PwC France a bâti pour l’occasion, en l’adaptant pour le monde entier. Les grands événements sportifs mondiaux reviennent à intervalles réguliers et il faut se servir de ce savoir-faire pour accompagner les organisateurs et les candidats à l’organisation de ces grands rendez-vous, Jeux olympiques et paralympiques en tête.