Dossier Santé
Les professionnels de la santé ont « leur » AFP, baptisée APMnews. Celle-ci a connu en 2020 une année évidemment particulière. Récit.

Édouard Hubert se souvient de l’un des moments marquants de cette année sans équivalent, avec la première puis la seconde vague de l’épidémie, l’arrivée des vaccins. « Dès le début, il nous est apparu que ce que Didier Raoult avançait n’était pas soutenu par les faits », se remémore le directeur de la rédaction d’APMnews, agence de presse spécialisée dans la santé. Voilà un an que la trentaine de journalistes de cet équivalent de l’AFP dédié aux cliniques, établissements de santé, agences sanitaires et industriels de la pharmacie ont périodiquement des journées extensibles.

Effet aspirateur

Traiter l’actualité de la santé constitue le cœur de métier de l'agence depuis sa création en 1989. « Notre promesse éditoriale est de traiter l’actu du monde de la santé, de la santé en prison à une grosse fusion d’acteurs, en passant par la santé environnementale, uniquement du chaud », explique Édouard Hubert. La rédaction est organisée en quatre services : scientifique, établissements de santé, industries de santé et politiques de santé. Côté commercial, l’agence fonctionne grâce à un système d’abonnement, sans publicité. Son fil de dépêches principal compte un millier d’abonnés.

Lorsque le Covid est arrivé, APMnews avait donc une longueur d’avance par rapport à l’ensemble des médias qui ont plongé dans les sujets de santé souvent malgré eux. « Nos interlocuteurs d'avant sont restés les mêmes, et nous avons l’habitude de scanner les publications médicales, développe Édouard Hubert. Mais nous avons fait face à deux sujets : une avalanche d’information et un gonflement sur le sujet du Covid, qui a tiré la couverture à lui quand d’autres sujets ont été plus secondaires. » Cet « effet aspirateur » de la pandémie se fait toujours sentir aujourd’hui.

Forces vives

Dans les faits, les publications de l'agence se sont accélérées en 2020. Car si le nombre de dépêches est resté assez stable (une quarantaine par jour), il n'y avait plus d’interruption le week-end à certaines périodes. L’été 2018 avait été marqué par l’arrivée de renforts de journalistes pour un site d’information sur les établissements de santé français en région. Deux ans plus tard, ces forces vives se sont avérées indispensables pour une couverture adaptée de la crise sanitaire. Depuis, le taux de lecture des dépêches serait en forte hausse. « Nos lecteurs lisent parfois en dehors des sujets qui les intéressent et nous avons bénéficié d’un regain de notoriété en dehors de notre sphère en étant repris par certains médias sur certaines informations », assure Édouard Hubert. Avec les variants, le déploiement de la campagne de vaccination ou encore l’examen des conséquences durables du virus sur le système de santé français, nul doute que l'agence de presse n'en a pas fini de la pandémie. 

Chiffres clés

1989. Création par deux anciens de l’AFP.

2003. Devient une filiale du groupe britannique Wilmington.

50. Nombre de salariés, parmi lesquels 28 journalistes à Paris et des correspondants étrangers.

7,5 à 8 millions. Chiffre d’affaires annuel en euros (en progression).

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