Audiovisuel
Un regroupement de services publics audiovisuels occidentaux s'engage à mettre en chantier un plan de lutte contre les infox, notamment celles qui sont générées par l'intelligence artificielle.

Comment éviter la prolifération des infox dans les grands pays démocratiques de la planète ? Les dirigeants du DG7 (1), qui regroupe les grands services publics dédiés aux informations internationales, se sont réunis à Berlin à l’occasion de leur rencontre annuelle du 1er au 3 décembre. Sept groupes audiovisuels occidentaux, comptant au global plus d’un milliard d’utilisateurs par semaine, y ont annoncé le développement commun « d’outils numériques de validation et de vérification de contenus éditoriaux, au service d’une information internationale vérifiée et crédible », selon un communiqué.

Il s'agit ainsi de répondre aux menaces engendrées par des techniques de diffusion de fausses informations qui entrainent des risques de manipulation pour les médias professionnels et leurs publics. En France, le groupe France Médias Monde (RFI, France 24, Monte-Carlo Doualiya, CFI) met ainsi l'accent sur la vérification des contenus publiés sur Internet et les réseaux sociaux et sur l'éducation aux médias. Un double ojectif partagé par l'ensemble des sept pays.

A Berlin, les entreprises publiques se sont engagées à mettre en chantier un plan de lutte contre les infox, notamment celles qui sont générées via l’intelligence artificielle. Le défi consiste à amplifier leur capacité commune de détection et de riposte. Les membres du DG7 ont aussi convenu de collaborer autour de solutions pour accompagner le travail de leurs rédactions, notamment à travers « Project Origin », une initiative de CBC/Radio-Canada et de la BBC, avec le New York Times, et « TrulyMedia » conçu par Deutsche Welle. Il s'agit d'accroître la capacité à diffuser des contenus textes, sons et vidéos accompagnés de sources vérifiées, permettant de toujours mieux distinguer le vrai du faux. 

Indépendance éditoriale

Au-delà de cette initiative, le DG7 appelle aussi les réseaux sociaux, avec lesquels certains médias publics travaillent déjà, « à lutter contre la désinformation et à contribuer ainsi à la protection des univers numériques comme espaces de libre expression ».

La réunion de Berlin a également été l'occasion de « discuter » de mesures à prendre contre la pression grandissante qui s’exerce sur la liberté de la presse dans le monde. Le groupe insiste notamment sur la différence entre des médias de service public, caractérisés par leur indépendance éditoriale vis-à-vis des gouvernements et des médias contrôlés étroitement par des États. 

Les membres du DG7 appellent les gouvernements du monde entier à respecter la liberté de la presse, à assurer la sécurité des journalistes et de leurs familles et à rejeter toute législation pouvant conduire à empêcher les médias indépendants d’exercer leur travail librement. 

 

(1) Le DG7 est composé des groupes audiovisuels internationaux de service public de sept grands pays démocratiques : ABC Australia, CBC Radio-Canada, France Médias Monde (RFI, France 24, Monte Carlo Doualiya, CFI) , Deutsche Welle, NHK World-Japan, BBC World Service et U.S. Agency for Global Media.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.