Il faut lire le blog d’Olivier Cimelière pour mesurer à quel point Ismaël Emelien s’est abîmé dans le creux des vagues houleuses de la com politique. Le conseiller spécial de L’Élysée jusqu’au 25 mars a reconnu, tout bonhomme, sur le plateau de C à vous, qu’il disposait d’un compte anonyme pour balancer des vidéos imputant faussement des violences au manifestant tabassé par Alexandre Benalla, place de la Contrescarpe. « Sur Twitter, c’est un peu la règle non ? », a argué, imperturbable, l’ex-spin doctor du chef de l’Etat. Venu d’Havas et ayant à ce titre orchestré la campagne de Nicolas Maduro, chevau-léger de l’écurie Strauss Kahn, l’homme des liens par comptes anonymes – que ne renierait pas la Ligue du Lol - s’est fait remarquer dès le début du mandat par un slogan « make our planet great again » en réponse à Donald Trump. A part cela, ce ne fut qu’une suite de bévues : Macron en Top Gun, Macron et le « pognon de dingue »… « Une communication de Playmobil », selon Cimelière, pour qui « ne pas comprendre que les ficelles du marketing politique nord-américain ne fonctionnent pas culturellement en France, relève de la faute professionnelle ». Y ajouter la manipulation dans l’anonymat, cela tient d’une tradition universelle : le cabinet noir.