Le billet

Arnaud Mercier, professeur à l’Institut français de presse, dit de Facebook que « c’est une machine à cash qui n’a ni morale ni éthique et feint de se rendre compte que son algorithme pose problème ». En portant plainte devant le procureur de Paris pour « pratiques commerciales trompeuses », RSF met le doigt là où un pouce de like ne suffit pas à tout résoudre. Devant la « prolifération massive » des messages de haine et des infox sur le réseau social, l’ONG entend montrer que la plateforme est en contradiction avec ses propres engagements à assurer « un environnement sûr et sans erreurs ». D’où l’accusation d’« allégations mensongères » dans les conditions générales de vente de Facebook France, que vise la plainte. On devine que le géant se défendra en rappelant qu’il n’a pas vocation à être, comme un média, un éditeur de contenus. Qu’il s’efforce de filtrer les fausses infos et les propos haineux à 99,9%, et qu’il en fait déjà beaucoup grâce à sa reconnaissance automatique et à une armée de modérateurs. Mais son principal argument est peut-être le suivant : ne vaut-il pas mieux un monde où Facebook est un peu impuissant qu’un monde où il est surpuissant ? Après avoir censuré les présidents Donald Trump, Jair Bolsonaro et Nicolas Maduro, la deuxième hypothèse est tout de même un peu effrayante.

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