Grégoire Kopp, le sens du collectif

Il ne souhaitait pas faire l’objet d’un portrait dès sa prise de fonctions, qui s’est déroulée en pleine crise sanitaire. Et récemment, il a dû gérer le report du match d'ouverture de la L1 face à l'AS Saint-Étienne après la découverte de quatre cas de Covid à l'OM. «C’est le collectif et les causes qu’on sert qui comptent, moi je suis juste le chef d’orchestre», justifie-t-il. De but en blanc. Repéré par un chasseur de têtes, Grégoire Kopp «quitte un secteur en plein boom – le cloud – pour un secteur à l'arrêt». Sa vision de la communication correspondait aux attentes de l'Olympique de Marseille qui cherche à renforcer sa responsabilité sociétale. Ancien chef de cabinet et conseiller spécial chez OVHcloud, il prend alors en charge la communication globale du club et son impact sociétal, tout en supervisant l’OM fondation et la politique RSE du club. «Un club de foot forme des footballeurs, mais aussi des hommes. Et quand ils auront de l’influence, il faudra les accompagner. Une mauvaise phrase sur les réseaux sociaux peut détruire une carrière.» Membre du comex, il juge son rattachement au président Jacques-Henri Eyraud «nécessaire pour avoir de l’impact. S’il avait été simplement question de la communication, je n’aurais pas pris le poste, car il aurait manqué une composante essentielle à mon sens.» 

Les sportifs, leviers d'influence

Cet avocat de formation a d'ailleurs appris à « bosser dans la com » sur le tas. Fils de parents instituteurs en Lorraine, il quitte le cocon familial à 15 ans pour intégrer le pôle Espoir Handball de Strasbourg. Un job qui fait sens pour celui pour qui «le sport et les sportifs sont des leviers d’influence importants». Dès l’obtention de son diplôme en droit économique, le mercato est lancé : cabinets d’avocat, UFC-Que Choisir, ministères, TBWA Corporate et Uber France. L’œil vif et le débit rapide traduisent sa passion pour le métier. Il en fallait pour gérer la crise entre chauffeurs de taxis et VTC. «C’était une cause que j’avais envie de défendre. Je ne partageais pas tout et je l’ai dit en interne, mais il vaut mieux aller sur le terrain pour se battre que de faire des commentaires de l’extérieur.» 

Il ajoute une corde à son arc en traitant de la communication sportive. «J’ai envie de pousser les gens ou les projets que je trouve bons. J’ai toujours fonctionné comme ça. Les stars du sport utilisent assez peu l’impact considérable qu’ils ont. On a vu leur influence lors du Black Lives Matter.» Au comex, il coordonne de multiples actions solidaires, dont l’accueil de femmes victimes de violences conjugales de l’association SOS Femmes 13 à la Commanderie. Sans prendre le risque de tomber dans le social washing ? «Je voulais vraiment que tout l’espace médiatique créé serve uniquement à l’association et à la cause. Ce n’était pas les réflexes de communication interne à l’OM mais ça a vachement bien marché.» Droit au but, mais surtout pas en solo.