La question a fait l’unanimité, contre elle, dans le monde du recrutement. Tricher n’est pas jouer. S’inventer un diplôme, gonfler une expérience revient à biaiser la relation de confiance, dès le départ. À proscrire. D’ailleurs, les candidats semblent moins tentés de franchir la ligne jaune. « Les réseaux sociaux y sont pour beaucoup, analyse Loic Douyère, co-gérant du Florian Mantione Institut, avec un accès direct à leur profil. Recouper les dires est facile. Pour autant 70 % à 80 % des candidats ont des CV trompeurs. » Par omission ou en cas d’oubli de mise à jour, par exemple. Mais venue des pays anglo-saxons, la demande de certificats de travail tout comme la prise de références auprès des N+1 précédents devraient dissuader de manipuler la vérité. Des start-up en ont fait leur spécialité, comme EveryCheck.
Inactivité
Des expériences successives courtes, une période d’inactivité comme le chômage ou pour des raisons personnelles (la garde des enfants), une formation inachevée… ne doivent pas être occultées. Qu’est-ce que cela apprend ? En quoi vous sortez grandi ? Inutile de chercher à faire émerger une activité bancale. Combien de clients ? Quel chiffre d’affaires ? Deux questions, et le mensonge est vite démasqué.
« Il faut tourner un échec ou une amère expérience en argument positif, note Flavien Chantrel, responsable du contenu chez Hellowork. Dans pareil cas, je sais désormais quoi faire, par exemple. » On apprend mille fois plus vite dans une phase de tangage que lorsque tout va bien. Et Mathieu Moisan, directeur chez Walters People d’ajouter : « ne pas hésiter à expliquer. Là, j’ai rencontré une grosse difficulté. Une erreur de management. Voilà comment j’ai fait évoluer mon style de management. »