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Le 28 janvier, une intersyndicale du groupe public invite les salariés à participer à un référendum à propos de la réorganisation en entreprise unique. La CGT, syndicat majoritaire, ne s'y associe pas.

La réorganisation à France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO) commence dans la confusion. Voté en mars 2009 via la loi sur l'audiovisuel public, le processus visant à regrouper la quarantaine de sociétés du groupe en une entreprise unique, effectif depuis le 4 janvier, provoque l'ire des syndicats. «Alors que l'échéance est prévue depuis des mois, la direction a tout fait pour ne pas nous communiquer d'informations sur cette réorganisation et ses effets, sinon en termes abscons», explique Dominique Pradalié, secrétaire générale du SNJ. Le syndicat pointe un «foutoir» et  des salariés «désemparés, incapables de savoir quels sont leur rôle et leur place dans le nouveau schéma».

Globalement, plusieurs syndicats (SNJ, CFDT, SUD, CFE-CGC, Unsa et SITR) estiment ne pas avoir été assez informés sur cette réorganisation. Ils ont prévu de lancer le 28 janvier prochain un référendum auprès des salariés du groupe. Questions prévues : «Estimez-vous avoir été suffisamment informé sur votre place, fonction et vos conditions de travail dans la nouvelle organisation ?», «Souhaitez-vous le maintien des garanties des textes conventionnels?», qui doivent être renégociés d'ici à juin 2010.

«Ce référendum est totalement démagogique puisque la réorganisation est déjà effective, juge Jean-François Téaldi, porte-parole de la CGT, syndicat majoritaire. On ferait mieux de se serrer les coudes pour en atténuer les effets plutôt que de se tirer dans les pattes.» En cause, l'avis –bien que négatif– rendu le 15 décembre par la CGT lors du comité central d'entreprise : il a été dénoncé par les autres syndicats comme ayant donné le feu vert au processus de réforme. Ces autres syndicats vont d'ailleurs déposer un recours en justice pour contester cette consultation.

Le 7 juin, date fatidique

En attendant, les partenaires sociaux devront trouver un compromis permettant d'instaurer une seule convention collective avant le 7 juin pour les 11 000 salariés du groupe. Ceux de France 3 et RFO, qui bénéficiaient jusqu'alors du régime le plus favorable, pourraient en être les grands perdants.

Les interprétations diffèrent entre direction et syndicats. Quand la première se félicite «de la bonne qualité du dialogue social», les autres dénoncent «des propositions qui mettent à bas des années de lutte syndicale». Sauf que cette fois, les syndicats, dans une même unité, promettent des mouvements de grève «sans mieux-disant social». Une ambiance tendue qui risque de rendre encore plus difficile le plan de départs volontaires en retraite promis par la direction à l'État d'ici à 2012 et ouvert en décembre 2009, qui devrait permettre de dégager quelque 70 millions d'euros d'économies.

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