Entrepreneuriat
Depuis son arrivée il y a quatre ans, Christel Bories, PDG de l’entreprise minière et métallurgique française Eramet, se mobilise pour l’émancipation des femmes dans les pays dans lesquels l’organisation est présente.

Implantée dans une vingtaine de pays et sur cinq continents, Eramet développe sa production mondiale dans le minerai et la métallurgie en Afrique depuis près de 50 ans. Pour inclure les femmes et les populations autour de leurs travaux, l’actuelle PDG d’Eramet Christel Bories met au cœur de son action la responsabilité sociétale des entreprises (RSE): « Nous voulons être une entreprise citoyenne contributrice, avec un engagement pour les hommes et les femmes, mais pas seulement nos salariés, cela comprend aussi les communautés autour de nos travaux », déclare-t-elle.

Accompagner les populations

Pour réaliser leurs actions, une feuille de route RSE a été mise en place. « On veut s’assurer qu’on vit bien avec nos parties prenantes et avec leurs collaborateurs, apporter du dialogue et être à l’écoute des populations. Nous voulons maintenir notre engagement net positif : c'est-à-dire préserver au maximum l’environnement pour plus de biodiversité malgré l’impact des productions », témoigne Christel Bories. Ces échanges passent par l’installation de structures de dialogue, des échanges avec des chefs de tribu, des maires, mais écouter aussi « ceux dont on n’entend pas la voix », c’est-à-dire les femmes, les personnes en situation de handicap... rapporte la PDG.

Le travail dans les mines ne nécessite plus aujourd’hui qu'un travail physique, ce qui permet aux femmes d’oser se lancer dans ce domaine : « Ce genre de métier n’intéresse pas la gent féminine généralement, mais tout est devenu automatique et elles sont absolument aptes à y participer. Aujourd’hui, elles peuvent être conductrices ou se lancer dans le numérique, devenir des rôles modèles. Au Sénégal, elles sont très volontaires : il y a 22 Groupements d'intérêts économiques (GIE) avec plus de 1500 bénéficiaires. Nous développons aussi cela au Gabon, ce qui leur permet de s’émanciper », confie Christel Bories. Ce développement bénéficie d'une enveloppe de 10 millions d’euros par an, dont l'attribution est décidée de manière tripartite avec l’Etat gabonais, Eramet, et les populations en fonction des sujets: santé, transition écologique, etc.

Dans chaque lieu d’implantation

En partenariat avec la Journée de la femme digitale (JFD) dont le but est de bâtir des relations entre les start-up du continent africain et de la France au Gabon [lire pages 30-31], l’aide à la transformation numérique des femmes est un point majeur, partage la PDG d’Eramet : « On a vraiment besoin d’attirer les femmes pour développer leur talent dans le numérique, la JFD permet de toucher plus de personnes autres que dans nos activités. » Christel Bories assure que ces actions du « bien vivre ensemble » sont développées sur tous les sites où ils s’implantent. « On assiste à une réelle révolution numérique dans l’Est de l’Afrique, beaucoup de start-up émergent de plus en plus. » Selon les chiffres de 2020 de l’investisseur Partech Africa, en 2019, 234 start-up africaines ont levé un total de 2,02 milliards de dollars US, soit une croissance de 74% sur un an.

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