À seulement 24 ans, celle qui utilise le pseudo MyBetterSelf sur Instagram est entrepreneuse et créatrice de contenu. Engagée pour le féminisme et diffuseuse de positivité, elle sort son premier livre le 15 mars pour « prendre le pouvoir de sa vie ».
Naturelle et sincère, voilà la première impression que donne « MyBetterSelf », ou plutôt Louise Aubery, après le début de l’échange. Dans son appartement, par visio, celle qui a choisi en juin 2016 le nom de son compte Instagram, traduit en français par « Le meilleur de moi-même », arbore un sourire et commence à raconter son parcours. « À l’origine, j’avais créé mon profil pour suivre des sportifs et sportives que j’admirais. Il y avait ce truc très cool sur le réseau social où on pouvait vraiment se connecter avec des personnes qui avaient les mêmes centres d’intérêt, d’autant plus qu’à l’époque il y avait déjà une grosse communauté fitness », explique-t-elle. Son ascension a été progressive, d’abord avec ses débuts sur YouTube en 2017, puis la création de son podcast InPower deux ans plus tard. L’influenceuse s’est trouvée une voie dans l’indépendance. « En troisième année à Sciences Po, nous devions faire un choix entre aller à l’étranger ou faire un projet entrepreneurial qui était à Berkeley en Californie. C’est à ce moment que je me suis dit que j’aimerais faire de nouvelles choses. »
Sororité bébé. La créatrice du compte aux quasiment 550 000 abonnés, en plus d’être entrepreneuse, multiplie les projets en rapport avec le féminisme combinés à sa volonté de faire évoluer la société : « C’est grâce à mon passage dans le sport que j’ai ouvert les yeux. Je me suis rendu compte des nombreuses injonctions qui pèsent sur nos épaules, comme sur le fait qu’on ne peut pas être trop musclée, le fait de faire du sport en tant que femme, c’est souvent vu comme une image de perdre du poids et pas d’empowerment », indique Louise Aubery. Très rapidement, elle s’engage concrètement et créé Girlz In Biz en 2019 – « le premier club qui aide les femmes à prendre le pouvoir de leur vie » –, lance le compte et le hashtag #OnVeutDuVrai sur Instagram, puis l’année d’après Je ne sais quoi, une marque de lingerie inclusive. « Ça a été le plus grand challenge et de loin. Je ne viens pas du monde de la mode, et c’est difficile de constituer des sous-vêtements car on travaille sur des personnes aux corps différents. Mais tout le processus en valait largement la peine. »
En deux ans, la podcasteuse multiplie les projets : « je fais partie des personnes qui aiment toucher à différents secteurs, faire de nouvelles choses, et c’est comme cela que je m’épanouis. » Le 15 mars dernier – jour de la Sainte Louise, coïncidence ? –, elle publie son premier ouvrage Miroir, Miroir dis moi ce que je vaux vraiment [éd. Leduc], pour déconstruire les clichés et injonctions que les femmes subissent. « Il y a environ deux ans, une maison d’édition m’a contacté pour me proposer d’écrire un livre mais je n’ai réussi à m’y mettre qu'en août dernier, car j’avais trop de travail. Je me suis enfermée tout le mois pour écrire de 8 heures à 20 heures et en septembre, j’étais à 75% du résultat. » Passionnée par le journalisme, My Better Self aime le papier et a écrit son livre de 300 pages sur des feuilles. « Mes idées arrivent plus facilement quand je travaille de cette façon », plaisante-t-elle. Déconstruire pour mieux construire, c’est son nindo.