Avec son style, sa bonne humeur et sa bienveillance, Elips a marqué la première saison de Drag Race France diffusée cet été sur France 2. Originaire de Bordeaux, cette « reine » débute tout juste dans le monde du drag.
Elle a été désignée « Miss Sympathie » lors de la finale de Drag Race France cet été. Mais avant d’en arriver à cette étape importante du parcours d’Elips, il faut remonter trois ans en arrière. « J’ai commencé le drag peu après qu’il se développe à Bordeaux, confie-t-elle. Je suis allé dans les soirées, et cela m’a tout de suite plu. Plus je m’y rendais, plus je commençais à me faire des looks, des make-up. Au bout de quelques mois, une “reine” a fini par me proposer de faire ma première performance. » Être une drag-queen, c’est créer un personnage, une identité, c’est mettre l’artistique au cœur de son travail en créant une performance. Et c’est ce qu’Eli – son nom civil – aime. « Adolescent, j’ai dû faire des concessions sur mon avenir. J’ai beaucoup hésité entre le théâtre et les arts plastiques, et le drag permet de réunir tout ça avec d’autres domaines comme le chant, la danse. C’est ce qui m’a tout de suite attiré. »
Elips vient de la contraction d'Eli et de la Familips, la famille drag-queen à laquelle elle appartient. Son personnage, en constante création, est « un mélange à la fois de féminin et masculin, et d’une nouvelle créature, décrit la participante de Drag Race France. C’est une personnalité engagée qui veut faire passer des messages à travers ses performances et ses tenues. Souvent, on la qualifie d’intense et mystérieuse. C’est une extension de moi-même qui me permet de faire des choses que je ne ferais pas en Eli, et où je me sens plus fort. »
Bonne camarade
Trois ans après ses débuts, Eli se lance un nouveau défi : celui de participer à la première saison de l’émission Drag Race France sur France 2. « J’étais fan de la version américaine Rupaul’s Drag Race, qui m’a fait découvrir tout cet univers. » Créée en 2009 par la mère des drag-queens, Rupaul, l’émission consiste à un concours entre « reines » à travers des défis différents chaque semaine. Après 14 saisons, une branche française a fait son apparition cette année. « J’étais surpris et en même temps stressé quand j’ai su que j’avais été sélectionné », glisse-t-il.
Jeune pousse dans le milieu, Elips a brillé par sa camaraderie envers ses sœurs et par son talent de couturière mais aussi d’actrice lors du snatch game (épreuve importante du jeu) avec son imitation de Chantal Ladesou. C’est lors de l’épisode 5 que la « reine » fait son au revoir après avoir fait un lip sync – épreuve durant laquelle deux candidat(e)s s’affrontent en playback pour rester dans la compétition (face à Paloma, la future gagnante de la saison). Mais ce départ n’est que le début. « On me propose davantage de projets, je me sens plus légitime dans ce que je fais car cela a apporté une grande visibilité sur notre travail. » Elips n’a pu que se réjouir d'avoir été élue Miss Sympathie. « C’était très gratifiant, on s’est tellement tou(te)s bien entendu(e)s que je vois ce titre comme la sororité qu’on a créée pendant l’émission. » Drag-queen à plein temps et en tournée dans toute la France avec ses consœurs, Elips n’a pas fini d’en mettre plein la vue.