Réseaux sociaux
Le média des jeunes Jam a diffusé en ligne sa première émission intitulée «Twenty Five : les 25 prochaines années par les moins de 25 ans». L'objectif étant d'évoquer l'avenir perçu par la Gen Z. Et forcément sur le plateau, ça parle, ça chante, ça débat entre personnalités engagées sur divers thèmes. Stratégies était sur place.

Rendez-vous le 11 février à la Gaîté Lyrique, en pleine tempête hivernale. Difficile d’accéder à la porte d’entrée tant le sol est glissant. Une fois à l’intérieur, les équipes du catering sont aux aguets pendant que les invités s’installent dans une salle sombre. Un public restreint a été convié à l’enregistrement de la première émission : Twenty Five, les 25 prochaines années par les moins de 25 ans. À l’origine de cet événement, Jam, une entreprise hybride entre la start-up et le média. Animée par la cofondatrice de Jam Marjolaine Grondin et le journaliste Adrien Naselli, Twenty Five tend le micro aux jeunes de moins de 25 ans pour raconter de nouveaux imaginaires et réfléchir concrètement à une société nouvelle. «On a plein d’a priori sur la génération Z, même sur les jeunes de manière plus générale. Ils ont énormément de choses à nous apprendre, arrêtons de les prendre uniquement pour des cibles marketing», introduit Marjolaine Grondin. Et surtout, ces jeunes maîtrisent parfaitement les réseaux sociaux, qu’on le veuille ou non, ils transforment les modes de communication. «Il nous aura fallu un an de préparation. Nous avons rencontré des jeunes engagés, nous avons beaucoup discuté avec eux, je suis même devenue leur amie. Entre-temps, le monde a complètement changé. Nous avons dû repenser les sujets...», affirme Marjolaine Grondin.

Génération sacrifiée

Découpée en trois sessions, l’émission doit durer 90 minutes. Elle est retransmise en faux direct sur les réseaux sociaux le 4 mars au soir. Dans la pratique, ce sont presque trois heures de tournage, entre les retouches maquillage, les installations, les pauses de 20 minutes entre chaque session… La première partie de l’émission réunit la star du Voguing Vinii Revlon, Shigo, une drag queen de 18 ans et Manon Lugas qui tient le compte Instagram sur la sexualité «Cul nu». La deuxième partie est tenue par le chanteur Bilal Hassani, la tiktokeuse Camille te signe et Anaïde Rozam, instagrameuse humoristique. Les intervenants se tiennent à carreau, aucun n’est en retard. Ils trépignent d'impatience avant de monter sur scène. Anaïde Rozam est accompagnée de sa meilleure amie, étudiante en psychologie. Entre elles, elles chuchotent, tapent du pied, elles ne pensaient pas qu’il y aurait un public. « Ça me stresse »,glisse l’une d’entre elles. Quand vient le tour de Bilal Hassani sur le plateau, il interroge du regard son assistant-ami avant de prendre la parole : «Ça va ma robe, assis comme ça ?»

Avec la pandémie, le thème de l’émission se trouve être pile dans l’actualité. Les jeunes se sentent délaissés, isolés voire silenciés. On parle même de génération sacrifiée alors quand on demande aux principaux intéressés leur vision de l’avenir dans les 25 prochaines années, la réponse est un peu floue. Bilal Hassani, lui, adopte une vision plus tranchée. «Je pense qu’on nous a donné des cartes pour se découvrir autrement. Le Covid nous pousse à sortir de notre zone de confort et à repousser nos limites.» Pour l’organisation de leur première émission, le média a pris ses quartiers au sein de la Gaîté Lyrique. «J’ai tout de suite pensé à ce lieu, c’est ici que j’ai fait la fête, j’y ai appris des choses, j’y ai vu des expos… Il représentait un lieu de rassemblement naturel», explique Marjolaine Grondin. La Gaité Lyrique complète : «Jam est en accord avec notre ADN. Notre rôle est de parler de demain en montrant les pratiques artistiques populaires les plus contemporaines.» Les deux acteurs espèrent prolonger ce format et voir un meilleur avenir se lever pour les jeunes de demain.

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